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Simon, si près, si loin…

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Le tennis est un sport cruel, et c’est souvent avec Gilles Simon qu’il décide de se mani­fester sous son jour le plus démo­niaque. Sorti en cinq manches l’an dernier par Roger Federer après une rencontre épique, Gilou a connu le même sort cette année face à Milos Raonic en s’in­cli­nant 4–6 6–3 2–6 6–2 7–5. Rageant…

Le tennis est fait d’ins­tants magni­fiques, mais qui sont souvent là pour cacher les plus tragiques. Parmi ceux‐ci, celui qui a opposé Gilles Simon à Milos Raonic trou­vera certai­ne­ment une place de choix. Même s’il n’a duré « que » 3h18, il restera comme une nouvelle désillu­sion pour un Simon toujours si proche de réaliser des exploits, mais au final toujours plus encore… C’est pour­tant sur de belles bases que Gilou a débuté cette rencontre. Gênant de façon progres­sive Raonic sur son service, le Français a su se montrer patient pour ne pas plier face aux missiles du géant. En s’ad­ju­geant le premier set 6–4, il ne faisait que surfer sur cette belle vague qui le porte depuis son excellent match contre Rafael Nadal à Rome il y a trois semaines. 

Des hauts… et des bas

La suite du match n’a été qu’une succes­sion de hauts et de bas. Comme cela peut souvent être le cas contre un serveur de la qualité de Raonic. Impassible, le Canadien a capi­ta­lisé sur ses qualités, mais aussi faibli sur ses défauts. Egalisant à une manche partout grâce à un coup de mou de Simon et quelques montées pas trop mal senties, Milos a de nouveau flanché face à la patience de Gilles. Car il faut dire qu’il sait être patient. On ne parlera pas forcé­ment de « génie tactique », mais cette idée de faire jouer au maximum le neuvième joueur mondial pour le frus­trer et l’obliger à balancer était forcé­ment la meilleure : elle jouait sur les forces du Français et les faiblesses de l’autre. Sauf qu’en pratique, ce n’est pas aussi simple.

Et là, c’est le drame…

La débauche physique est grande et quand il faut prendre du temps pour récu­pérer, il faut laisser des points en route. C’est ce qui a permis à Raonic d’éga­liser à deux manches partout sur un set presque simi­laire au deuxième, et ensuite à faire la course devant dans l’ul­time exer­cice. C’est pour­tant là que tout s’est joué. Porté par un public déchaîné et bien aidé par la tension qui a para­lysé le Canadien, Gilles a su débreaker alors que le puis­sant joueur de 1,96m servait pour le match. Il ne restait à Gilles qu’à assurer sa mise en jeu pour reprendre le fil de la rencontre. Mais inex­pli­ca­ble­ment, le trico­lore a flanché. Perdu, il a lâché sa propre mise en jeu puis cédé derrière sur celle du Canadien qui, s’il n’a pas brillé par son sang froid, a fina­le­ment été le moins fragile des deux dans l’ins­tant décisif.

C’est cruel, oui, mais que Gilles se rassure. Vu d’où il partait en début de saison, le Niçois peut tirer beau­coup de choses posi­tives de ses trois matchs disputés ici. Quant à Milos Raonic, la route semble s’ou­vrir jusqu’aux quarts. Au prochain tour, ce sera Klizan ou Granollers, deux hommes très large­ment à sa portée. Dire que ça aurait pu profiter à un Français…