« À chaque fois qu’on foule le court avec Nadal, vous savez qu’il faut faire l’ascension du Mont Everest pour pouvoir parvenir à le battre. » Novak Djokovic tentait de décrire son incroyable performance quelques minutes après sa sortie du Philippe‐Chatrier. Mais si battre Rafael Nadal à Roland‐Garros est un exploit, qu’il a réalisé deux fois, ce n’est qu’une étape vers son objectif. Djokovic le sait mieux que personne. En 2015, lorsqu’il bat le Majorquin en quarts de finale, il échoue en finale contre Stanislas Wawrinka. Cette année, le dernier obstacle se nomme Stefanos Tsitsipas. Et il a les crocs. La finale s’annonce grandiose.
D’un côté, Novak Djokovic court derrière les Grands Chelems. Il assume totalement ses ambitions. Il veut finir avec le plus grand nombre de Majeurs, un critère déterminant dans la cours au GOAT. En cas de victoire, il peut revenir à une petite longueur de Rafael Nadal et Roger Federer. Il se donnerait déjà l’occasion d’égaliser avec un mythique 20−20−20 à Wimbledon.
De l’autre, Stefanos Tsitsipas, 22 ans, peut devenir le premier grec à remporter un Grand Chelem. Après deux demi‐finales, il veut passer ce cap, pour sa première grande finale. Il est le meilleur joueur sur terre battue cette saison avec des titres à Monte‐Carlo et Lyon, une finale à Barcelone, un quart à Rome et une finale Porte d’Auteuil donc.
Les deux hommes se sont affrontés 7 fois. 5 matchs ont tourné à l’avantage du numéro 1 mondial. 3 sur 3 sur terre battue, dont le dernier en date à Rome, qui a véritablement lancé Novak cette saison sur ocre.
Le joueur qui tiendra le plus sa ligne de fond risque de prendre l’ascendant. Nole aura pour principale mission de priver de temps Stefanos afin de l’empêcher de se décaler sur son coup droit dévastateur. Ce dernier voudra mettre en place son jeu agressif. De la patience et une solidité mentale pour un tel événement, inédit pour lui, seront primordiales.
Si Novak Djokovic veut devenir le seul joueur de l’histoire à remporter chaque Grand Chelem au moins deux fois, il doit gravir l’Olympe. 2918 mètres d’altitude qui peuvent peser après les 8 849 mètres de l’Everest…
Publié le samedi 12 juin 2021 à 21:30