Consultant le temps de la quinzaine de Roland‐Garros pour France Télévision, Patrick Mouratoglou a eu des mots très élogieux pour Richard Gasquet, tout juste retraité des courts, après sa défaite contre Jannik Sinner au deuxième tour.
Pour l’entraîneur français, la carrière de l’ancien 7e joueur mondial est une réussite, alors qu’il a dû faire face à la pression des médias, dès son plus jeune âge. Vu comme un prodige de la petite balle jaune, il faisait la Une de Tennis Magazine à tout juste neuf ans.
« On revient à un potentiel, mais ça reste un potentiel, de dire que quelqu’un va être un champion, comme on a pu dire récemment de Carlos Alcaraz, qu’il va être le plus grand de tous les temps. Attendez, il a quatre Grand Chelems à 20 ans (22 ans NDLR), c’est exceptionnel, mais entre ça et être le plus grand de tous les temps, il y a un monde. De même que dire à un enfant de 9 ans qu’il est un génie et qu’il est l’avenir du tennis, c’est beaucoup trop tôt et c’est mettre une pression sur leurs épaules qui finalement les desserts. Donc c’est pour ça que je dis que c’est important de se remettre en question. L’intérêt de tout le monde, c’est quand il y a un jeune français qui joue très bien et qui a un très bon potentiel, c’est de le préserver au maximum pour qu’il puisse exprimer son talent. Et si on lui met un sac à dos de 100 kilos sur les épaules dès 9 ans, dès 10 ans, ou même dès 18 ans, alors qu’il n’a encore rien réalisé, on les handicape. Richard l’a très bien exprimé, c’est une pression à laquelle il a vécu extrêmement tôt et qui forcément a eu une influence capitale sur sa manière d’aborder sa carrière et de se protéger aussi alors qu’il était à un âge où il n’a pas lieu de se protéger. Il a lieu normalement à cet âge‐là, c’est pour se développer, c’est pour exprimer sa passion du tennis. Compte tenu de ça, il a fait une carrière remarquable. »
Publié le jeudi 29 mai 2025 à 18:15