Numéro 28, mai 2012, Rafael Nadal va tenter la passe de sept sur l’ocre de Roland‐Garros et de notre côté on continue notre série pour promouvoir notre livre : Roger, mon amour.
Le témoin pour parler du Suisse est Thierry Ascione qui débute sa carrière de coach et qui l’avait affronté sur la terre battue parisienne en 2007 avec une défaite 6–2, 6–1, 7–6(8).
Tu te rappeles de ce match en 2007 à Roland‐Garros face à Roger Federer ?
Bien sûr ! Roger était en grande forme, il pratiquait un tennis de haut‐niveau. D’ailleurs, c’était l’une des meilleures périodes de sa carrière. On était sur le Lenglen, en dernier match du programme… Dans les deux premières manches, j’ai été découpé. Je n’ai pas pas vraiment compris ce qui m’arrivait. Rarement, dans ma carrière, je me suis senti aussi impuissant. Puis, j’ai commencé à m’habituer à la vitesse de sa balle à résister quelque peu. Le soir tombait, Roger semblait plus nerveux car le score était serré. On arrive au tie‐break… Et je perds en passant tout près de prendre une manche.
Que se passe‐t‐il sur tes deux balles de set ?
J’ai le souvenir d’une deuxième balle très forte, hyper‐kickée, sur laquelle je ne peux rien faire. Là, Roger m’a surpris, car il n’avait encore jamais frappé ses secondes balles. D’ailleurs, Roger, c’est ça ; la suprise, la qualité de frappe et une forme d’improvisation. Comme il maitrise tous les coups du tennis, il peut s’adapter à n’importe quelle situation.
Tu as aussi joué Rafael Nadal. Tout le monde parle de cette balle qui fuse de sa raquette. Quelle est la qualité première de celle du Suisse ?
Avec Roger, tout peut aller très vite. Trop vite, j’ai envie de dire. L’approche mentale est complètement différente. Avec Rafa, tu sais que tu vas t’engager dans un combat. Un combat physique, qui débute par un échange. D’une certaine manière, un duel pour gagner du terrain. Face au Suisse, par le passé, on avait tous peur de prendre une déculottée. Jouer quelques frappes et se retrouver très loin de la balle.
Publié le jeudi 16 avril 2020 à 13:13