Jusqu’au 4 décembre, date de la cérémonie des premiers trophées du tennis féminin, welovetennis.fr va vous faire découvrir les différentes catégories par le biais d’une nominée. Après une carrière marquée par une 29eme place mondiale, Sarah Pitkowski n’a pas tardé à trouver sa reconversion. Devenue consultante, la Nordiste d’origine a également créé sa propre agence, 15Love. Nominée dans la catégorie « Prix de l’entrepeneuse », elle livre son regard sur son expérience, sa vision du circuit actuel, du tennis féminin français ou encore sur la création des trophées.
Avez‐vous anticipé votre reconversion ?
« J’ai anticipé car j’ai été blessée pendant huit mois. Il y avait cette inquiétude : « si je ne reprends pas, qu’est-ce que j’aimerais faire ? ». Pendant cette période de blessure, il y a eu un moment de réflexion. J’ai eu le temps de me poser cette question. Après avoir repris ma carrière et comme j’avais commencé à y penser, j’avais pu me faire une idée de ce que je souhaitais faire. »
Et les médias une suite logique ?
« J’ai toujours été attirée par les médias et surtout fascinée par la radio. Je rencontrais les journalistes que sur les Grands Chelems mais je perdais souvent au premier ou au deuxième tour. Ce n’était pas intéressant pour eux et je répondais toujours la même chose. C’est là que je me suis dit que si j’étais de l’autre côté, je verrai les choses différemment. »
Au‐delà du rôle de consultante, vous avez créé votre agence, « 15Love ». Comment est venue cette idée ?
« J’ai créé la structure en 2001 quand j’ai arrêté ma carrière. J’ai commencé comme consultante, journaliste, je faisais encore des exhibitions. En parallèle, j’ai repris mes études. Puis en 2006, la société est devenue agence de presse car j’ai eu le temps de me former. Je trouvais ça intéressant de mettre en relation des sportifs, des annonceurs, des événements qui veulent parler de sports dans les médias. Ce métier m’intéressait car il fallait imaginer des stratégies pour que les médias s’intéressent à un sujet plutôt qu’à un autre. Depuis, l’agence travaille pour des clients comme Longines, le chronométreur officiel de Roland‐Garros, s’occupe des relations presse de Tecnifibre, partenaire de l’ATP, la Fédération française de golf, mais aussi celle d’escalade et de montagne. On travaille également avec la Ligue national de rugby, le rallye Paris‐Dakar ou encore Vittel et Antargaz sur le Tour de France. »
De part votre regard d’ancienne joueuse et de consultante, le tennis féminin a t‑il la place qu’il mérite ?
« Le tennis féminin est un des sports féminins les plus diffusé au monde. Quand on le compare aux autres, il a toujours été mis en valeur et plutôt bien scénarisé. Il a toujours bénéficié d’une belle exposition. Il ne faut pas faire de comparaison avec la discipline masculine. Le tennis féminin doit exister par lui‐même. Le circuit féminin est porteur et constitue un réel acteur du sport. Il y a de belles histoires. Aujourd’hui, on ne regarde pas un match simplement pour voir des jolies joueuses mais parce qu’il y a une vraie démonstration sportive. Le regard a changé. Elles impressionnent. À mon époque, il y avait encore des sourires en coin. Aujourd’hui ce sont des sportives et des athlètes. »
Si on évoque le tennis français, comment expliquez‐vous une certaine érosion de la pratique ?
« C’est compliqué et ce n’est pas propre au tennis. Quand vous inscrivez votre petite fille dans un club, il y a plus de chance que ses premières leçons soient avec des garçons car elles sont juste deux ou trois. Aujourd’hui, l’offre des sports est pléthorique qu’il est très facile de zapper. Le tennis est un sport technique et c’est très complexe de réaliser le bon geste rapidement. On est dans des générations où on zappe facilement. On a du mal à expliquer qu’il faut du temps pour maîtriser quelque chose. Malgré ça, le tennis français reste précurseur. C’est en France que l’on a imaginé les mini‐courts de tennis et les balles de différentes formes afin que l’on puisse prendre plaisir à jouer à n’importe quel âge. »
Quelle a été votre réaction au moment de la création des trophées du tennis féminin ? Différentes thématiques sont abordées, de la reconversion à la joueuse actuelle en passant par les clubs et les tournois…
« C’est une évolution logique qu’il faut féliciter ! Les trophées du tennis féminin sont légitimes comme on peut le voir dans d’autres sports et ligues. Je trouve que c’est courageux de la part de Pro Elle de se lancer dans un tel défi car on est dans un sport individuel. Réunir tous les acteurs du tennis féminin est un sacré pari et les mettre en avant est une très belle initiative. Il sera du devoir de chacun de pérenniser cet événement. Même si chacun évolue dans son domaine, tous les acteurs seront plus forts ensemble. C’est positif. Aujourd’hui, pour donner envie de faire une pratique à des petites filles, il faut s’identifier, avoir un exemple. Si on a un club qui organise un tournoi ITF, elle pourra faire ramasseuse de balles, ce qui lui donnera envie de jouer. Elle peut aussi s’investir dans l’arbitrage. Ainsi, elle prendra part dans la vie de son club, puis en s’investissant, elle jouera en match par équipes… C’est un effet domino. Plus on aura des actions qui serviront d’exemples, plus on pérennisera le tennis féminin. On a besoin de s’identifier à tout ce qui touche au tennis féminin : du président du club qui lance une équipe, au directeur de tournoi qui se bat pour avoir des subventions pour organiser une compétition internationale… »
Prix Scheyda de l’entrepreneuse :
Présentation du Prix du tournoi ITF
Présentation du Prix de la meilleure association sportive
Présentation du Prix du meilleur CNGT
Présentation du prix Allianz de la reconversion
Les premiers trophées du tennis féminin, un moment unique
Publié le mercredi 2 décembre 2015 à 16:28