AccueilUS OpenFerrer, Tsonga et Del Potro: la pression monte... ou pas (2/2)

Ferrer, Tsonga et Del Potro : la pres­sion monte… ou pas (2÷2)

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La dernière levée du Grand Chelem débute dans quelques jours. Et, avec elle, son lot d’en­jeux. Petit coup d’oeil, en deux parties, sur ces derniers. Que doivent attendre Roger Federer, Novak Djokovic, Andy Murray, David Ferrer, Jo‐Wilfried Tsonga et Juan Martin Del Potro de l’exer­cice améri­cain ? Que peuvent‐ils espérer ? Et, surtout, quelle pres­sion auront‐ils sur les épaules ? Suite et fin de la rubrique avec les trois outsi­ders présumés.

C’est indé­niable, David Ferrer réalise la meilleure saison de sa carrière. Alors que la tournée améri­caine prend fin, il a déjà remporté cinq trophées (Auckland, Buenos Aires, Acapulco, Bois‐le‐Duc et Bastad). Et ce, en six finales s’il vous plait. L’unique échec est d’au­tant plus excu­sable qu’il est inter­venu face à Rafael Nadal. Il faut rajouter à ces titres deux quarts de finale à l’Open d’Australie et à Wimbledon et une demi‐finale à Roland Garros. Mais tout cela, c’était avant le tournoi olym­pique. A Londres, l’Espagnol a déçu. Principal espoir ibère en l’ab­sence du Majorquin, il tombe dès le troi­sième tour face à Kei Nishikori alors que tous les obser­va­teurs le voyaient affronter Roger Federer en demi‐finale. A New York il garde son costume de numéro un espa­gnol et devra lever l’af­front des JO. Mais pour cela, faudrait‐il encore avoir du jus. Car c’est à se demander si le Valencian est encore en pleine posses­sion de ses moyens après son excellent début d’année. Après avoir renoncer à Toronto pour se reposer, il s’est présenté à Cincinnati pour préparer Flushing Meadows. Au final, il se fait sortir dès son entrée en lice par un Stanislas Wawrinka en forme, il ne sera resté que 73 petites minutes sur un court améri­cain cet été. Alors oui, David Ferrer est dans une période de flou. Sa régu­la­rité a été mise à mal et son tournoi risque d’être diffi­cile s’il n’est pas en pleine forme. Gageons cepen­dant qu’avec cette nouvelle semaine en dehors des courts, la moby­lette espa­gnole soit prête physi­que­ment pour aligner les kilo­mètres. Si c’est le cas, Ferrer pourra alors essayer de réitérer son exploit de 2007 lors­qu’il était parvenu à se quali­fier pour sa première demi‐finale de Grand Chelem. Son tableau n’est pas des plus relevés et le dernier carré semble jouable pour l’Espagnol. Reste à savoir quelle sera sa moti­va­tion pour ce dernier Grand Chelem de la saison après une saison d’ores et déjà réussie.

Jo‐Wilfried Tsonga et David Ferrer se sont disputés la cinquième place tout au long de ces six derniers mois. Mais à l’ap­proche de l’US Open, il l’a confié : « La lutte pour la cinquième place avec Ferrer, ce n’est pas vrai­ment une obses­sion. » Tout ce qui l’im­porte est de bien figurer dans ce nouveau Grand Chelem. Cette année, il est monté en puis­sance au fil des tour­nois majeurs : huitième de finale à Melbourne, quart à la Porte d’Auteuil et demie au All England Club. Il y a de quoi rêver si on suit cette logique qui semble impla­cable… Avant de se laisser emporter, il s’agi­rait de garder les pieds sur terre. L’US Open n’est pas en effet le tournoi majeur qui réussit le plus au Manceau avec comme meilleur résultat, un quart de finale en 2011. Et la demi‐finale risque d’être encore une fois diffi­cile à aller cher­cher. La faute à une moitié de tableau compli­quée où il pour­rait croiser la route d’Andy Murray aux portes du dernier carré. Et pour ne rien arranger Jo se présente à New York sans avoir pu engranger un grand nombre de matchs sur dur comme il le souhai­tait. Engagé initia­le­ment dans les trois derniers tour­nois de l’US Open Series, il n’a pu en jouer que deux. Arrivé cramé à Toronto pour cause de médaille olym­pique, il se fait sortir dès son premier tour par Jérémy Chardy. Dans la foulée, il se blesse au genou droit en heur­tant une bouche d’in­cendie. Huit points de suture plus tard, il est contraint de déclarer forfait pour Cincy. On a évidem­ment vu mieux comme prépa­ra­tion. Heureusement, le Français avait prévu le coup et s’était inscrit à Winston Salem. Bien lui en a pris. Cette semaine en Caroline du Nord lui a permis d’enfin tâter le dur améri­cain et surtout d’en­granger la confiance néces­saire à la réus­site d’un grand tournoi. Il s’in­cline seule­ment en demi‐finale face à John Isner mais va pouvoir profiter d’un week‐end de repos avant de débuter à Flushing. Un temps de récu­pé­ra­tion non négli­geable lorsque l’on sait que le reste du top 10, à part Berdy et Isner donc, se réservent depuis une semaine. Il s’agit désor­mais de se concen­trer plei­ne­ment sur le tournoi new yorkais et de remplir au moins l’ob­jectif du quart de finale. 

Le 14 septembre 2009, Juan Martin Del Potro rentre dans la légende en étant sacré vain­queur de l’US Open à seule­ment 20 ans. Au terme d’une finale épique face à Roger Federer (3−6, 7–6, 4–6, 7–6, 6–2), il devient le cinquième plus jeune joueur à s’im­poser à Flushing Meadows. Mais il est surtout le seul joueur autre que Roger Federer, Novak Djokovic et Rafael Nadal à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem depuis la victoire de Marat Safin à l’Open d’Australie en 2005. Depuis cet incroyable fait d’arme, le soldat Del Potro n’a pas été en capa­cité de signer un nouvel exploit dans un tournoi majeur. Une bles­sure au poignet droit et tout s’ef­fondre. Après une saison noire en 2010, c’est seule­ment cette année qu’il revient dans le top 10. Deux trophées à Marseille et à Estoril pour la confiance et le voilà de retour sur le devant de la scène avec une médaille de bronze à la clé glanée aux dépens de Novak Djokovic. Après une défaite préma­turée au premier tour du Masters 1000 du Canada, la Tour de Tandil réussit sa tran­si­tion entre le gazon londo­nien et le dur améri­cain à Cincinnati. Dans l’Ohio, il arrive en demi‐finale et laisse le Djoker prendre sa revanche. Mais son tournoi est un succès et les signaux sont au vert à une semaine de l’US Open. Seule ombre au tableau : une nouvelle bles­sure au poignet, gauche cette fois‐ci. L’Argentin file alors dans le Minnesota retrouver le Dr Berger qui avait soigné le droit en 2010. L’ombre est dissipée lors du diag­nostic, la bles­sure n’est pas impor­tante et Juan Martin sera en capa­cité de jouer le dernier Grand Chelem de la saison. Il va donc pouvoir faire valoir son statut d’out­sider et distri­buer ses frappes massives sur les courts du Queens. Si son chemin jusqu’en huitième est large­ment à sa portée, il devra s’éco­no­miser car c’est à nouveau Djokovic qui risque de se dresser sur sa route. Delpo est certes rede­venu une menace pour l’élite mais il devra passer au niveau encore au dessus pour espérer recon­quérir son titre de 2009. 

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