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CATACLYSME !

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La terre vient de trem­bler à New York ! Après la quali­fi­ca­tion de Kei Nishikori au détri­ment de Novak Djokovic, Marin Cilic s’est qualifié pour la finale de l’US Open en élimi­nant Roger Federer. Le Croate n’aura eu besoin que de trois sets, 6–3 6–4 6–4 et 1h46 de jeu pour éliminer le Suisse. Cilic n’a pas laissé la moindre chance à Federer, le domi­nant des pieds à la tête grâce à un excellent service et une grosse soli­dité dans son jeu. La finale oppo­sera donc Kei Nishikori à Marin Cilic, une surprise totale !

Séisme, cata­clysme, apoca­lypse… Usez des super­la­tifs qui vous parle­ront le plus. Cette journée restera dans l’Histoire du circuit ATP. Pour la première fois depuis presque dix ans, Roger Federer, Novak Djokovic, Rafael Nadal et Andy Murray ne seront pas en finale d’un tournoi du Grand Chelem. Un parfum de fin d’une ère flotte dans les travées du Stadium Arthur Ashe, même si la hiérar­chie, au clas­se­ment ATP, reste figée – pour le moment. Cette saison 2014 a fait bouger les lignes, c’est indé­niable. Et ce samedi 6 septembre a pulvé­risé toutes les certitudes.

La défaite de Novak Djokovic face à Kei Nishikori consti­tuait déjà un boule­ver­se­ment majeur. Mais un boule­ver­se­ment dont on n’ima­gi­nait qu’une consé­quence : Roger Federer, désor­mais orphelin de son prin­cipal rival, allait s’of­frir son 18ème titre en Grand Chelem, ici, à New‐York. C’était parler trop vite…

Car Marin Cilic avait décidé de ne pas se présenter en victime expia­toire. Tout de suite dans son match, le Croate a donné la mesure de sa taille et de sa puis­sance, de flopées de parpaings au service en coups droits dévas­ta­teurs. Sans gamberger, il s’est concentré sur une unique tâche : faire reculer Federer, l’empêcher d’en­trer dans le court, en insis­tant… sur son revers, bien entendu ! Mais de la théorie à la pratique, il y a souvent un fossé non négli­geable. Pourtant, ce fossé, Cilic l’a comblé à grandes pelle­tées ce soir. Comment ? Grâce à un mental éton­nant de soli­dité, malgré son manque d’ex­pé­rience à ce niveau. Certes, il a bien traversé quelques moments de fébri­lité, notam­ment en début et milieu de troi­sième set. Mais a su faire le dos rond. Et finir comme un boulet de canon. Avec trois aces, s’il vous plaît. 

De son côté, Federer n’est pas exempt de tous reproches. Si l’ami Marin est allé cher­cher sa victoire, Roger, lui, n’a jamais su trouver son rythme, ni de solu­tions pour contrer les grosses baffes que lui envoyait son vis‐à‐vis. Sur le recu­loir, pris de vitesse, imprécis dans le place­ment, inef­fi­cace en deuxième balle (48% de points inscrits)… Il n’avait pas le niveau pour espérer une issue favo­rable face à un adver­saire dans une telle forme, pour qui la balle semblait aussi grosse et large qu’un ballon de foot­ball – Cilic présente tout de même un ratio impres­sion­nant de 43 points gagnants pour 23 fautes directes. Pis, alors qu’il avait su terminer en trombe face à Gaël Monfils en quarts après avoir lâché les deux premiers sets, il a craqué, ce samedi, inca­pable de profiter des dux‐trois erre­ments adverses. Peut‐être lui aurait‐il suffit d’ap­puyer là où ça fait mal au bon moment… Encore fallait‐il y parvenir. Le Suisse a échoué. Défaite 6–3 6–4 6–4, en 1h45.

Et voilà comment un jour qui s’an­non­çait lambda devient une nuit sacrée, effa­çant dix années des tablettes. La dernière finale sans ce fameux Big Four ? C’était en 2005, à Melbourne, entre Marat Safin et Lleyton Hewitt. Lundi soir, il y aura un nouveau vain­queur en Grand Chelem, le deuxième cette année après Stan Wawrinka en Australie. Son nom sera Cilic ou Nishikori. Et nous, nous nous frot­te­rons encore les yeux, incré­dules, perplexes et un peu ahuris. Avec deux mots à la bouche : c’est dingue !