Cette finale entre Novak Djokovic et Rafael Nadal à l’US Open a un air de déjà vu. Les deux joueurs s’étaient affrontés l’année dernière pour une victoire de l’Espagnol 6–4, 5–7, 6–4, 6–2. Mais aujourd’hui, la donne a changé. Le Serbe est devenu n°1 mondial, n’a perdu que deux fois cette année dont une sur abandon et il a déjà remporté deux titres du Grand Chelem (Open d’Australie et Wimbledon). Alors Rafael Nadal arrivera t‑il à conserver son titre à Flushing Meadows ou ne pourra t‑il tout simplement rien face à celui qui l’a détrôné de la première place mondiale ?
C’est simple, en cinq rencontres cette année, toutes en finale (Indian Wells, Key Biscayne, Madrid, Rome et Wimbledon), Novak Djokovic a remporté cinq matchs face à Rafael Nadal. Un terrible 5⁄0 en neuf mois, alors que l’Espagnol menait dans leur duel 16 victoires à 7 avec notamment une finale à l’US Open en 2010, à Rome et Monte Carlo en 2009, au tournoi du Queen’s en 2008 et à Indian Wells en 2007. Mais sur les dix derniers matchs, c’est bien le Serbe qui mène 8 à 2 et ce n’est donc pas étonnant qu’il soit le favori, bien que Rafael Nadal conserve un léger avantage dans leur face‐à‐face (16−12). Les victoires de cette année du Serbe ont montré qu’il pouvait même battre Nadal sur sa surface, la terre‐battue. L’avantage statistique et psychologique est donc pour le Serbe, qui n’a cédé cette année que trois sets au désormais n°2 mondial.
« Je dispute la meilleure saison de ma carrière, mon niveau de confiance est très élevé. J’apprends, je gagne en maturité en tant que joueur et en tant que personne » confiait Djokovic en conférence de presse. Oui, une saison incroyable sur tous les plans avec 63 victoires pour deux défaites, neuf titres remportés (Open d’Australie, Dubaï, Indian Wells, Miami, Belgrade, Madrid, Rome, Wimbledon, Open du Canada) sur onze tournois disputés. Le Serbe a même failli égaler le record de John McEnroe de 42 victoires consécutives. Dans son incroyable ascension vers la place de n°1 mondial, Djokovic s’est imposé face à Roger Federer à quatre reprises, Tomas Berdych, David Ferrer, Gaël Monfils, Mardy Fish ou encore Andy Murray. En fait, le seul à avoir su contrôler le Serbe est l’ancien n°1 mondial Roger Federer à Roland‐Garros en quatre sets 7–6 (5), 6–3, 3–6, 7–6 (5) et dans un match complètement fou. La saison de l’Espagnol est quant à elle auréolée de trois titres (Monte Carlo, Barcelone, Roland Garros) et 59 victoires pour dix défaites. Mais si Federer n’avait pas battu le Serbe à Roland‐Garros, cela aurait pu être différent, et qui sait, peut‐être que Novak Djokovic se battrait ce soir pour réaliser le Grand Chelem et non le petit.
Jusqu’à aujourd’hui, les deux joueurs se sont montrés très en forme à l’US Open. Rafael Nadal est constamment monté en puissance, ne concédant qu’un set à Andy Murray en demi‐finale (6−4, 6–2, 3–6, 6–2). Il a démontré qu’il tenait à défendre son titre à Flushing Meadows. Il aurait même pu le défendre face à Roger Federer qui, opposé à Djokovic en demi‐finale, a obtenu deux balles de match. Mais le sort, enfin plutôt le « Djoker », en a décidé autrement, pour finalement l’emporter au meilleur des cinq manches (6−7, 4–6, 6–3, 6–2, 7–5). L’année dernière, Nadal s’était appuyé notamment sur un premier service destructeur pour s’imposer. Cette année, pour faire déjouer le Serbe, il devra pouvoir compter sur son service, se montrer agressif tout au long du match et tenir compte aussi de ses défaites. Mais cela sera‐t‐il suffisant ? Car Djokovic voudra enfoncer le clou face à l’Espagnol, pour une sixième victoire consécutive et le troisième Grand Chelem de sa saison. Si les deux joueurs vont se livrer une bataille tactique et technique intense, le mental sera aussi très important comme l’affirmait Toni Nadal au micro d’Eurosport : « Rafa devra faire d’avantage un effort mental que physique. Il faudra qu’il soit près à se battre et à affronter l’adversité s’il veut que cela change. »
Ce soir, les deux joueurs vont donc se livrer une bataille intense pour s’imposer car rappelons‐le, si l’Espagnol gagne, il égalera le nombre de Grand Chelem cette année de Djokovic et donc, sera plus sûr de lui à l’avenir face à cet adversaire. En revanche, si le n°1 mondial l’emporte, Nadal pourrait mettre du temps à se remettre de sa sixième défaite consécutive, la deuxième en Grand Chelem face à Novak Djokovic.
Regardez l’US Open en direct sur Eurosport Player. Cliquez‐ici !
Publié le lundi 12 septembre 2011 à 15:26