Après avoir employé pour la première fois le mot « burn out » suite à une nouvelle contre‐performance lors du premier tour de l’US Open, Caroline Garcia a partagé ce mercredi les nombreux messages d’insultes et de menaces qu’elle avait reçus après la rencontre.
Et au lieu d’en faire une affaire personnelle, la joueuse française a surtout tenu à avertir le monde du tennis et du sport en général sur cette dérive de plus en plus courante.
Voici son long message traduit dans son intégralité.
« Voici quelques‐uns des messages que j’ai reçus dernièrement après avoir perdu quelques matchs. Juste quelques‐uns. Il y en a des centaines. Et maintenant, à 30 ans, même si ça fait encore mal, parce qu’au bout du compte, je suis juste une fille normale qui travaille très dur et fait de son mieux, j’ai des outils et j’ai fait des efforts pour me protéger de cette haine. Mais malgré tout, ce n’est pas acceptable.
Cela m’inquiète vraiment quand je pense aux jeunes joueurs qui arrivent et qui doivent subir ça. Des gens qui ne sont pas encore pleinement développés en tant qu’êtres humains et qui pourraient être vraiment affectés par cette haine. Vous pouvez peut‐être penser que cela ne nous fait pas de mal. Mais c’est le cas. Nous sommes des êtres humains. Et parfois, lorsque nous recevons ce genre de messages, nous sommes déjà émotionnellement détruits après une défaite difficile. Et ils peuvent être dommageables. Beaucoup avant moi ont soulevé le sujet. Et pourtant, aucun progrès n’a été réalisé.
Les réseaux sociaux ne l’empêchent pas, même si l’IA est très avancée. Les tournois et le sport continuent de s’associer à des sociétés de paris, qui continuent d’attirer de nouvelles personnes vers des paris malsains. L’époque où les marques de cigarettes sponsorisaient des événements sportifs est révolue depuis longtemps. Pourtant, nous faisons la promotion de sociétés de paris, qui détruisent activement la vie de certaines personnes. Ne vous méprenez pas, je ne dis pas qu’elles devraient être interdites, car les gens sont libres de faire ce qu’ils veulent avec leur argent. Mais peut‐être ne devrions‐nous pas les promouvoir. De plus, si quelqu’un décidait de me dire ces choses en public, il pourrait avoir des problèmes juridiques. Alors pourquoi sommes‐nous libres de faire ce que nous voulons en ligne ? Ne devrions‐nous pas reconsidérer l’anonymat en ligne ?
Je sais que ceux qui écrivent ces terribles messages ne changeront pas à cause de cela. Mais peut‐être que la prochaine fois que vous verrez un message d’un athlète, d’un chanteur ou de toute autre personne qui a échoué ou perdu, vous vous souviendrez qu’il s’agit aussi d’un être humain qui fait de son mieux dans la vie.
Soyez gentil. Donnez de l’amour. Profitez de la vie. Caro. »
Publié le mercredi 28 août 2024 à 16:16