C’est jour de demi‐finales, à New York. Demi‐finales Dames. Victoria Azarenka, Maria Sharapova, Serena Williams et l’invitée surprise, Sara Errani, sont attendues sur le Stadium Arthur Ashe. C’est le money time à l’Américaine !
Les divas au bras de fer
« Toutes les deux, nous adorons gagner. » Ca vous pose un débat, une partie de nain jaune… ou un match de tennis. Maria Sharapova va défier, tout à l’heure, Victoria Azarenka, numéro un mondiale. La vainqueur de Roland Garros, face à celle de l’Open d’Australie. « Nous sommes deux compétitrices », continue la Russe. Qui plus est, pratiquant un jeu similaire : « Agressif ». Alors quand elles se rencontrent, ça donne des affrontements accrochés. Ou pas. C’est bien tout le paradoxe : leurs six derniers matches se sont avérés plutôt décevants. Quatre victoires en deux manches d’Azarenka ; deux du même type pour Sharapova ; pas plus de cinq jeux laissés à la vaincue… A croire que le fait d’être toutes deux aux sommet de la hiérarchie mondiale n’inspire pas plus que ça leurs scénarii de jeu.
Pour cette demi‐finale de l’US Open, difficile de s’essayer à la loterie du pronostic. Sharapova a fait preuve, dernièrement d’un peu plus d’inconstance – ou, en tout cas, nous laisse clairement dans le doute. Finale aux Jeux Olympiques, mais huitième à Wimbledon. Et, surtout, cette absence tout au long du mois d’août afin de reposer son grand corps fatigué. Dans cet US Open, après des débuts fracassants, elle a lutté trois manches tant face à Bartoli que face à Petrova. Vika, de son côté, n’a eu qu’un match délicat à négocier. Mais quel match ! Face à Stosur, elle s’impose 6–1 4–6 7–6(5). Le genre de match qui peut vous flinguer un tournoi ou, au contraire, vous lancer vers les sommets ! Avec une demi‐finale à Wimbledon, une médaille de bronze aux JO et un abandon à Montréal, elle a vécu un été largement correct. En‐dessous de son début d’année. Mais correct.
Alors, ce soir, on espère une vraie confrontation. Faite de frappes sans concession, de poings serrés, de coups gagnants et de sueur. Ah, et faite de cris aussi. ‘Tention les décibels ! Mais c’est pour la bonne cause : le spectacle. Enjoy.
David vs. Goliath
La référence biblique paraît un peu faiblarde. David contre Goliath. C’est plutôt Rémi, la souris, qui défie Hulk ou Demolition Man – woman, pardon. C’est Rastignac, plein d’ambition, plein d’illusions, qui s’attaque à Paris – et que Paris dévore. Sara Errani affronte une extra‐terrestre, ce soir, en demi‐finale de l’US Open. « Serena joue de manière incroyable, je trouve », confirme‐t‐elle. « Mais si je suis en demi‐finale, il y a une raison. J’ai gagné beaucoup de matches. Je joue bien. » On ne se démonte pas et, Sara, avec un touchant angélisme, semblable à celui qu’elle pouvait présenter durant Roland Garros, préfère ne pas plus s’inquiéter des forces de son adversaire. Heureusement, elle pourrait prendre peur…
Car Serena n’a perdu que 16 jeux au cours de cet US Open. Elle a même aligné 23 jeux consécutifs entre sa victoire 6–4 6–0 face à Makarova, son 6–0 6–0 face à Hlavackova et son 6–1 6–3 face à Ivanovic. Ce tournoi est une promenade de santé, pour elle, et elle bénéficie même des hasards du tableau, puisqu’elle n’a, jusqu’ici, affronté qu’une seule tête de série. Ce match face à Sara Errani semble ne constituer qu’un échauffement préalable à une cinquième finale. Sa puissance opposée au jeu tout en remises de l’Italienne. Son énorme service, face aux premières secondes de son ennemie du jour. Il va falloir qu’elle en court, Sara, des kilomètres, pour renvoyer les balles… Et pourtant, attention. Comme elle l’a reconnu elle‐même, l’Américaine se méfie de la teigne Errani, cette jeune fille qui s’accroche sur chaque balle et considère qu’un point n’est jamais terminé.
Serena peut aussi vivre une baisse de régime. Et, pourquoi pas, être désarçonné par sa drôle de vis‐à‐vis. Rien que pour ça, la rencontre mérite le détour. Et, dans le cas contraire, c’est pour la toute‐puissance Serenesque qu’on mettra la télé !
Publié le vendredi 7 septembre 2012 à 18:40