Alors que le tennis féminin français a vécu un US Open tristement historique, où aucune des dix joueuses présentes n’ont dépassé le deuxième tour, son homologue masculin se porte lui à merveille dans cette première semaine new‐yorkaise.
Cette nuit a encore été une belle illustration de la bonne santé du tennis masculin tricolore. En effet, les trois principales têtes d’affiche accompagnées d’un petit dernier se sont qualifiés pour le troisième tour de l’US Open. Tous situés dans la partie basse du tableau, qui comprend Andy Murray, Rafael Nadal et Juan Martin Del Potro, les Bleus ont un beau coup à jouer. Surtout que la France aura au moins un représentant en huitième de finale du tableau homme de l’US Open puisque qu’il y aura un duel franco‐français au troisième tour.
En effet, Jo‐Wilfried Tsonga rencontrera Julien Benneteau au troisième tour du dernier Grand Chelem de l’année. Le numéro 1 français est arrivé à ce stade de la compétition sans lâcher un set. Vainqueur cette nuit de Jarkko Nieminen en 1h50, 7–5, 6–3, 6–4, le numéro 7 mondial nourrit de belles ambitions pour ce tournoi, où il arrive pour la troisième année de suite à ce stade de la compétition. « Ça ne me satisfait pas. Sinon ça ne serait pas drôle. Ce qui va être intéressant, ça sera les prochains tours. De passer en huitièmes pour commencer. »
Julien Benneteau a déjà battu à deux reprises son leader national, en quatre confrontations. Mais les deux revers du 43ème joueur mondial se situent en Grand Chelem, à Wimbledon 2007 et à Roland Garros cette année. Vainqueur de Viktor Troïcki, tête de série numéro 31 du tournoi, 6–1, 3–6, 6–1, 6–0, le natif de Bourg en Bresse savourait avant tout sa qualification. « Ma capacité à réagir est vraiment bonne. C’est une victoire qui fait plaisir. Ça ouvre le troisième tour à l’US Open. C’est une satisfaction, car on aime jouer les Grand Chelems et y briller. A Roland Garros et Wimbledon, je n’ai pas pu faire de bons résultats. » Quart de finaliste à Roland Garros 2006, il ne souhaite pas être un faire‐valoir contre Tsonga, même s’il reconnaît la supériorité de son compatriote. « Jo est un bon joueur, ça va être un match difficile mais je suis prêt à relever le défi, à essayer de l’embêter le plus possible, d’aller l’agresser dans ses failles, et de faire le match le plein pour gagner. »
Quart de finaliste cette année en Australie, Gilles Simon continue sans bruit son petit bonhomme de chemin. Victorieux de de Thomaz Bellucci, 6–3, 6–2, 6–4, au deuxième tour, le numéro 9 mondial était content de sa prestation. « Ça a été un très bon match. Je trouve qu’il jouait très bien, qu’il me posait beaucoup de problèmes. Mais je m’en suis bien sorti, dans les moments importants, j’ai réussi à bien jouer, j’ai eu un peu de réussite et finalement ça fait une belle victoire. » Le numéro 2 national rencontrera son bourreau de Wimbledon au troisième tour, Juan Carlos Ferrero qui est revenu de l’enfer contre Philipp Petzschner, finalement battu 1–6, 3–6, 6–4, 6–2, 6–4 après 3h de jeu. Même si Simon estime que son adversaire « n’a pas beaucoup de défauts », cette remontée pour peser lourd dans les jambes de l’Espanol à l’heure de devoir déborder Gillou, revenu en forme lors de cette saison américaine.
Dernier Tricolore au taquet, Gaël Monfils demeure une valeur sûre pour le moment à New‐York. Le 13ème joueur mondial n’a pas fait de détails contre Andreas Beck, 6–3, 7–5, 6–3, « simple mais efficace », comme il a déclaré. La deuxième semaine est un objectif pour lui, qu’il espère partager avec ses deux précédents français au classement mondial. Pour y parvenir, il rencontrera José Acasuco, vainqueur 6–3, 3–6, 1–6, 6–3, 6–2 de David Ferrer. Un adversaire à la portée de Monfils, qui n’a pas dû puiser dans ses réserves. Surtout, un huitième de finale se profile à l’horizon pour le spécialiste du no?-fin-de-phrase, Rafael Nadal. L’Espagnol est toujours en phase de reconstruction, et La Monf’, déjà vainqueur de Rafa, alors numéro 1 mondial, à Doha, aurait une vraie carte à jouer contre l’Hispanique.
En forme dans le dernier Grand Chelem de la saison, le tennis masculin français peut espérer beaucoup mieux qu’un simple troisième, et c’est ce qu’à l’unisson ils répètent tous, quand les trois premiers Tricolores sont numéros 7, 9 et 13 mondiaux. « Il faut que l’on soit là. On commence un peu plus à s’affirmer, à être plus serein, plus en contrôle », a affirmé Gaël Monfils après sa qualification pour le troisième tour. Ce qui ne demeure pour notre Big Three national qu’une étape vers de nouveaux sommets.
Publié le samedi 5 septembre 2009 à 16:16