Après sa victoire épique face à Donald Young (6−3, 6–7(3), 6–4, 2–6, 7–5), Gaël Monfils ne l’a pas caché en conférence de presse : il souffre physiquement et il a pensé à abandonner. Le Parisien s’en est sorti mais à quel prix ? Il s’interroge…
Gaël, il a fallu aller la chercher cette victoire…
Cette victoire est un miracle. Cela a été beaucoup plus dur que prévu. J’ai bien commencé le match en jouant très bien. Et d’un coup, physiquement, mon corps m’a un peu lâché. La rencontre a ensuite été différente. J’ai gagné ce match dans la douleur. J’ai tenu grâce à un peu de réussite sur quelques points, le soutien du public, de mon clan et de la frustration avec l’arbitre.
L’explication de Gaël Monfils de son accrochage avec l’arbitre…
Avez‐vous pensé à abandonner ?
A un moment j’ai pensé sérieusement à arrêter. Honnêtement, je suis très content d’avoir gagné, mais qu’est-ce que j’ai perdu là ? Je ne le sais pas encore. On est sportif, on doit se faire mal. Mais aujourd’hui (lire ce jeudi), j’ai beaucoup perdu physiquement… J’ai forcé. Si je veux poursuivre le tournoi, je vais être sous anti‐inflammatoires, si ce n’est plus, à savoir l’infiltration. Mais je ne suis pas pour. Masquer la douleur n’est jamais la meilleure solution. On le paie à un moment. Peut‐être que je vais me retirer, mais je ne sais pas encore. Je vieillis, j’ai 31 ans demain (le 1er septembre). Le corps tient moins bien les chocs. Ce sera une décision difficile à prendre. Pour l’instant, je pense à faire mes soins, à récupérer et on verra bien.
Depuis quand jouez‐vous avec des douleurs ?
Je joue avec des douleurs depuis Wimbledon, mais j’ai l’impression que c’est l’horreur depuis le début de l’année. Je n’ai jamais été à 100%, à l’exception de l’Open d’Australie. Les douleurs sont partout en fait. J’ai trop compensé. Je suis arrivé ici avec des douleurs au genou droit, mais aussi au gauche. Pendant le match, je me sentais bien, j’ai voulu servir fort. J’ai commencé à plus tourner, du coup je me suis bloqué le dos. La douleur est ensuite descendue sur toutes mes jambes.
Pensez‐vous faire comme Djokovic, Wawrinka ou Federer en arrêtant votre saison ?
C’est quelque chose que j’ai déjà fait. Je m’arrête uniquement quand je suis totalement blessé et que je n’avance plus. Pour l’instant, j’avance encore un peu, pas très bien, mais un peu (sourire)…
Prenez‐vous du plaisir malgré la douleur ?
On trouve un peu de plaisir. C’est marrant, je vois que je n’arrive à rien faire et que ça déstabilise Donald (Young). Il ne m’agressait pas. C’était comme un jeu : « à toi, à moi ». Allez, j’ai envie de gagner moi ! Ce n’est pas comme si je prenais des coups gagnants dans tous les sens. Son jeu fait qu’il m’a laissé dans le match.
De votre envoyé spécial à New York
Publié le vendredi 1 septembre 2017 à 04:37