Gaël Monfils a dominé Richard Gasquet en trois manches (6÷4 7⁄5 7⁄5) en huitièmes de finale de l’US Open. Dans l’ensemble très solide, le Parisien a su gagner les points importants pour s’imposer en trois manches seulement. Il a, de loin, joué son meilleur match du tournoi et se propulse ainsi en quarts de finale de l’US Open où il affrontera Novak Djokovic ou Mardy Fish.
Richard Gasquet a mis du temps à trouver la bonne carburation. Beaucoup de temps. Bloqué dans la diagonale revers par les balles lourdes liftées de Monfils qui usait à souhait du décalage coup droit, le Biterrois accepte de s’engager dans de longs échanges, domaine de prédilection de son adversaire. S’il parvient à trouver des angles avec son revers, Gasquet ne trouve pas la solution pour déborder Monfils. La sentence ne se fait pas attendre et Gaël se détache rapidement menant un set, un break. Mais Richie ne lâche pas, commence à mieux lire le service de Monfils, et recolle à 4 partout. Il obtient même une balle de set deux jeu suivant, sans la convertir. Gaël, lui, ne laisse pas passer l’occasion de breaker à 5–5 et d’empocher du même coup la manche dès le jeu suivant (7÷5).
Mené deux sets zéro, Gasquet n’a plus le choix. Le Biterrois change de tactique, se rapproche de sa ligne de fond, varie énormément. Balles liftées, chopées, bombées, raccourcies, l’ex‐numéro 1 français essaie de brouiller les cartes d’un Monfils hyper présent en fond de court. Il tente plus en attaque, frappe plus fort et monte au filet. En bref, Gasquet opte pour la solution maxi offensive. Et la recette finit par payer. Sauvant bon nombres de balles de break en début de set, Gasquet prend petit à petit le dessus et ravit le service de Monfils à 3–2. Les points spectaculaires s’enchaînent, les volées amorties, passings designed by Monfils et revers gasquiens font vibrer le public du Louis Armstrong, qui voudrait bien voir ce match continuer un peu plus longtemps. Mais Monfils n’est pas de cet avis. Profitant d’un mauvais jeu de service de Gasquet à 5–3, la Monf recolle à 5 partout. Cette fois, le coup derrière la tête est de trop. Richard cède mentalement et Monfils conclut sans trembler (7÷5). Deux bises claquées au filet mettent un terme à ce match de belle qualité. Battu mais pas abattu, Richard embête son pote lors de l’interview post match en lui jetant la serviette sur la tête. La défaite ne semble pas trop dure à avaler…
Dans l’ensemble, Gaël Monfils se sera montré bien plus solide que son adversaire. 14 aces, 3 double‐fautes, cela contraste nettement avec les 7 doubles pour 3 aces de Gasquet. Le Parisien a également frappé 40 points gagnants pour 28 fautes directes. Une balance nettement positive donc, à l’inverse de son adversaire qui a commis 41 erreurs pour 39 winners. Très juste tactiquement et surtout indébordable sur sa ligne, Monfils a poussé Gasquet à la faute. Impressionnant en défense, Gaël a également pu compter sur son service, arme qui lui a souvent permis de se sortir de jeux compliqués. La clé du match aura sans conteste été la gestion des moments chauds et Gaël a quasiment gagné tous les points importants lors du Money Time. En témoigne ces trois balles de set sauvées dans les deuxième et troisième sets…
Voilà donc Gaël Monfils qualifié pour les quarts de finale de l’US Open. C’est la première fois de sa carrière que le Parisien parvient à dépasser le stade des huitièmes à Flushing Meadows. Alors pourquoi ne pas voir loin, très loin même ? Au prochain tour, Monfils affrontera Novak Djokovic, facile vainqueur de Mardy Fish. Pas simple, surtout quand on sait que Gaël ne l’a jamais battu en 4 confrontations. Mais après tout, pourquoi pas ?
Publié le lundi 6 septembre 2010 à 20:02