Rafael Nadal a remporté le 1er US Open de sa carrière en dominant Novak Djokovic cette nuit à New York. Le Majorquin s’impose en 4 manches 6⁄4 5⁄7 6⁄4 6⁄2 et conforte plus que jamais son statut de numéro 1 mondial.
« Dans tous les sports, ceux qui gagnent les grands tournois ou les grandes courses sont ceux qui vont les chercher. Pas ceux qui les attendent. » Cette déclaration de Roger Fasheed, entraîneur de Gaël Monfils, illustre parfaitement la physionomie de cette finale. De manière alternative, le joueur le plus offensif a pris l’avantage au score tout au long du match. Et au final, c’est bel et bien Rafa qui gagne.
On parlait de l’influence de la surface sur le jeu de l’Espagnol : « Le rebond est trop bas et son lift perd en efficacité, il est pris à la gorge par la vitesse des services adverses, il se fait plomber en retour » etc, etc, etc. Surface, conditions de jeu, adversaire, Rafael Nadal s’est adapté au fil des tours. Pour sortir, de loin, son meilleur match de la quinzaine en finale.
Malgré l’expérience, les deux champions débutent la finale plutôt tendus. Après un rapide échange de break, Nadal prend définitivement le large : 4–2 puis 5–3 et enfin 6–4. La première manche en poche, l’Espagnol semble lancé. Mais Nole ne perd pas pied. Bien au contraire. Lucide sur le plan tactique, le Serbe opte pour la solution ultra offensive. Missiles à droite, à gauche, en coup droit, en revers, Djoko ne rate plus rien. « In the zone » comme on dit à New York. Les risques payent et Novak breake (4−1). En face, Rafa encaisse sans broncher. L’Espagnol le sait, Nole ne pourra tenir à un tel rythme tout le match. L’orage passe, le Serbe commence à rater plus et Nadal enclenche sa remontée terrible. 4–2 d’abord puis 4–3 et enfin 4–4. Djokovic est à son tour dépassé par les accélérations adverses. Mais la pluie décide de s’en mêler. En plein jeu de service du Serbe (30A), les deux hommes quittent le court.
L’interruption d’une heure et demi est tout à fait profitable à Novak Djokovic. Dans une mauvaise dynamique avant la pause, le Serbe revient sur le court frétillant. Les coups partent mieux, le bras s’engage. Et les points gagnants réapparaissent. En face, Nadal semble plus tendu. Sur la défensive, le Majorquin est confronté à une balle de set sur son jeu de service à 6–5. Pris par un excellent retour, Rafa laisse Djokovic revenir à un set partout. Le match semble totalement relancé. Et pourtant…
Et pourtant Rafa prend le temps d’analyser les choses sur sa chaise. S’il a perdu cette manche, c’est qu’il a laissé Nole dicter le jeu. Il faut repartir de l’avant et envoyer la sauce en coup droit. Aussitôt dit, aussitôt fait. Nadal breake à 2–1 et tient son avance jusqu’au bout (6÷4). Il n’est plus qu’à une manche de l’exploit.
Rafael Nadal ramène toujours tout dans le court, réussit toujours de fantastiques passings de défense, enroule toujours avec une puissance hallucinante ses grands coups droits. Mais aujourd’hui, Rafael Nadal possède une nouvelle arme : le service. S’offrant quelques points gratuits à des moments clé, le Majorquin est extrêmement dur à breaker. Mené deux sets à un, Novak Djokovic réalise l’ampleur de la tâche qui l’attend. Le coup derrière la tête est certain, l’emprise psychologique de Rafa sur la rencontre l’est tout autant. L’Espagnol conclut cette finale par un dernier set remporté 6⁄2. Il s’effondre, s’agenouille, se relève. Puis partage sa joie avec Toni, son oncle de coach. Depuis « leur » premier titre à Roland Garros en 2005, le chemin qu’ils ont parcouru est tout simplement remarquable.
A l’époque on parlait d’un joueur taillé pour la terre battue. Aujourd’hui, on parle d’un homme déjà titré dans tous les tournois du Grand Chelem, comptant 9 victoires en tournois Majeur et confortablement installé dans le trône de numéro 1 mondial. On parle peut‐être même du futur plus grand joueur de l’Histoire. Qui sait ?
Publié le mardi 14 septembre 2010 à 04:46