Interrogé par L’Équipe sur Roger Federer, Fabrice Santoro comprend le bonheur et l’envie que montre Federer sur un terrain de tennis. À l’instar d’Agassi, à 36 ans, le natif de Tahiti continue de régaler le circuit ATP de ses coups de patte et comprend la motivation du numéro 1 mondial, entre palmarès et plaisir du jeu.
Plein d’envie à la veille de l’US Open, la fraîcheur mentale et l’enthousiasme de Roger Federer sont intactes. « Moi, ça ne me surprend pas », raconte Fabrice Santoro dans L’Équipe. « Je suis sûr que les JO de Londres constituent vraiment un objectif, même si c’est dans trois ans, qu’il aura trente et un ans et qu’il aura gagné encore plus de titres d’ici là. Il ne se dit pas : « J’ai tout gagné, je vais jouer en roue libre. » Non, son programme d’entraînement est hyper précis. Il se situe dans une démarche de progrès. »
Tout jeune papa de jumelles, le numéro 1 mondial n’a pas été troublé dans son tennis par ce bouleversement de sa vie personnelle. Il a appris la nouvelle la veille de son quart de finale de l’Open d’Australie, où il avait une raclée à Juan Martin Del Potro, 6–3, 6–0, 6–0. Son retour à la compétition après la naissance de ses filles, après une surprenante défaite contre Jo‐Wilfried Tsonga à Montréal, s’est finalement soldé par une victoire du meilleur des Federer à Cincinnati. Le Suisse a su jongler entre son rôle de champion et de père de famille.« Elles sont nées un jeudi soir. J’ai passé le vendredi, le samedi et le dimanche avec Mirka, tout le temps, tout le temps. Mais…elles dormaient tellement, je me suis dit : « Je peux bien sortir deux heures et revenir… elles ne s’en apercevront pas. » C’est pour ça que j’ai pu m’entraîner si facilement, et comme les courts étaient à deux minutes de l’hôpital… »
Santoro pense donc que Federer ne s’arrêtera pas de si tôt, il parie sur l’amour qu’à l’Helvète pour le tennis pour le voir continuer glaner des titres. « Ça vous étonne, mais ça ne m’étonne pas plus que d’avoir vu Agassi continuer à jouer ici, à trente‐six ans. Qu’est ce qui le faisait encore courir alors qu’il avait tout gagné ? Quand on a le goût de la compétition, de matcher, on ne s’use pas », annonce le Français, grand spécialiste du tennis bonheur.
En guise de conclusion, il s’avance sur les motivations profondes de Roger Federer. « Au fond de lui, je pense qu’il aimerait bien gagner plus de vingt tournois du Grand Chelem. Il doit penser qu’il peut le faire. Peut‐être à raison. »
Publié le lundi 31 août 2009 à 13:00