Auteur d’un match plein tant physiquement que techniquement, le numéro 3 mondial est enfin rentré dans le tournoi. Il le doit un peu à Gäel Monfils qui l’a repoussé dans ses retranchements au moins pendant les deux premières heures du duel. Le voila en quart de finale après ce succès en 4 sets (6–7, 6–3, 6–1, 6–3), il sera opposé au chilien Gonzalez vainqueur de Tsonga un peu plus tôt dans la soirée.
Il était plutôt logique de mettre une petite pièce sur la Monf, et cette logique est devenue une réalité le temps des deux premiers sets. Jamais pris de vitesse, envoyant du lourd avec son coup droit, tonique, constant, prêt, Gaël se comportait en patron dès le début, et cela avait tout de suite des conséquences positives puisqu’il menait rapidement 3 à 1 puis 5 à 2.
C’est le moment où Rafa, pris à la gorge, décidait de sortir les banderilles. D’un coup, d’un seul, tout en faisant le dos rond, Nadal comblait son retard. On allait avoir le droit à un tie‐break. Tie break remarquablement négocié par le Français qui l’emportait 7 points à 3.
On pouvait alors rêver tant Gaël faisait preuve de tenacité dans ses choix, posait son jeu sans se précipiter. Visiblement, il voulait se confronter à la « bête ». Mais la bête blessée est une bête féroce et Nadal devenait de plus en plus offensif, puissant, rapide. Un break plus tard, un set en poche, les compteurs étaient remis à zéro. (7–6, 3–6)
Et le Français droit comme un i, commencait à fléchir, reprennant son souffle à l’issue des quelques rallyes que nous offraient encore les deux joueurs. Le match perdait en intensité, le Français jouant en courant alternatif. Rafa lui restait branché sur du continu, et la sanction était immédiate 6–1.
Ne pouvant plus compter sur sa première balle, Gaël subissait alors la loi de l’Espagnol et se faisait breaker à 2 à 1. Baroud d’honneur ou pas, la Monf tentait l’impossible, brouillait les cartes et reprenait enfin le service de l’Espagnol (3–4). Certains croyaient alors que tout était relançé, sauf les spectateurs qui quittaient le central.
Nerveux en début de rencontre, Rafa semblait plus calme, et plus précis aussi, même si par quelques séquences il commettait encore des fautes directes indignes du Rafa numéro 1 mondial. En face, Gaël domin et encore breaké, semblait retrouver un peu de tonus, et tentait de rester au contact en revenant au score (3–4). Mais le Monfils de jadis revenait au grand galop avec à la clé un jeu « fantôme » à 4 à 3 pour l’Espagnol (deux fautes en coup droit et deux doubles fautes). Rafa n’en demandait pas plus, il enfonçait logiquement le clou et pouvait laisser éclater sa joie. Il tenait là une victoire digne de son standing
Une fois de plus, le tennis en trois sets a confirmé qu’il était un jeu d’adultes, et que malheureusment Gaël est encore un enfant !
Publié le mercredi 9 septembre 2009 à 05:51