Jo‐Wilfried Tsonga rentre bredouille de l’US Open. Pis, le voilà éliminé dès le deuxième tour de l’épreuve par le Slovaque Martin Klizan, 6–4 1–6 6–1 6–3, en 2h12.
« Pour gagner ici, je devrai battre Murray en quarts, Federer en demies et Djokovic en finale. Dur. » Oui, Jo. C’est vrai. Mais avant, il fallait passer Martin Klizan. Le Manceau reconnaissait avant‐hier qu’il avait regardé son tableau pour la première fois depuis bien longtemps. Et que ce qu’il y avait vu ne l’incitait pas à l’optimisme. Mais, au tirage au sort, son regard ne s’était certainement pas arrêté plus que ça sur le nom de son bourreau du jour. Martin Klizan. Un Slovaque de 23 ans, 52ème joueur mondial. Un gaucher pourtant plein de talent, qui s’est découvert aujourd’hui, au grand dam du leader bleu‐blanc‐rouge. Un garçon qui avait gagné Roland Garros Junior, en 2006, et qui sait faire parler la poudre avec son beau coup droit.
La poudre, il y a mis le feu sur le Louis Armstrong. D’abord en breakant d’entrée un Tsonga résolument amorphe. En conservant son avantage dans le premier set pour l’emporter 6–4. Puis, après un retour de flamme étonnant et WTAesque d’un Jo de nouveau bouillonnant, en étouffant le sixième joueur mondial dans la troisième des manches. 6–1. Avant de le consumer totalement dans la dernière, malgré quelques spasmes de résistance. 6–3. Evidemment, Jo‐Wilfried Tsonga a tendu le briquet à son bourreau du jour. Mauvaise attitude, nonchalance coupable… Il n’a jamais vraiment été en mesure d’inverser la tendance. Face à un adversaire de qualité jouant crânement sa chance, ces erreurs devaient être roulette russe – à son désavantage. 28 coups gagnants, 36 fautes directes et une deuxième balle médiocre, avec 38% de points glanés derrière. Il s’est pourtant procuré 12 balles de break… En convertissant quatre, seulement. Klizan, lui, s’est fait plaisir sur ses 19 occasions, avec pas moins de sept breaks. 32 points gagnants et 42 fautes directes de son côté. Il a su faire la différence aux moments opportuns, dans le quatrième set notamment.
Résultat : Jo‐Wilfried Tsonga encaisse une contre‐performance énorme, qui n’est pas sans rappeler la défaite de Rafael Nadal face à Lukas Rosol, au dernier Wimbledon. La différence, Jo ? Rafa s’était battu jusqu’au bout, durant cinq manches, baissant pavillon contre un doux‐dingue balançant des parpaings à tout va dans les limites du court. Un gars jouant les yeux fermés. Aujourd’hui, Klizan était solide, propre et sérieux. Si Tsonga en avait fait de même, la déception serait peut‐être moins grande. Mais voilà, son tournoi est fini dès le deuxième tour de cette dernière levée du Grand Chelem – ça ne lui était plus arrivé depuis janvier 2007. Il va falloir se concentrer sur la fin de saison et se remotiver. Une saison très belle, malgré tout, mais qui, sans de nouvelles émotions d’ici novembre, risquerait de laisser un goût d’inachevé.
Mais ne regardons pas les prochaines échéances. Concentrons‐nous, simplement, sur la suivante, comme nous aurions dû le faire depuis le début de cette américaine semaine.
Tsonga, première depuis 2007
Chardy pour une surprise en huitièmes ?
Tsonga profite à Murray ?
Publié le jeudi 30 août 2012 à 22:00