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Troicki, dans l’ombre du Djoker

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La marque Prince vous propose une série de portraits sur plusieurs de ses cham­pions. Aujourd’hui, place à Viktor Troicki !

Les débuts :

Viktor Troicki est né le 10 février 1986, à Belgrade. De grands parents pater­nels d’ori­gine russe, qui ont rejoint la Serbie lors de la Première Guerre Mondiale, en 1917, Troicki fera ses premiers pas dans les tour­nois Futures en 2003. Jusqu’à ses débuts profes­sion­nels, en 2006, il connaîtra une progres­sion très contante : en 2004, il remporte son premier Future, à Belgrade, sur terre battue, et, en 2005, il joue son premier Challenger à Banja Luka, toujours sur terre battue, où il ira jusqu’en finale. C’est donc l’année suivante que Troicki entre dans la cour des grands. Et de quelle manière ! Alors 276ème mondial, le Serbe passe un tour à Tokyo en élimi­nant Fernando Vicente (99ème) avant de faire plus que de résister face au numéro 1 de l’époque, Roger Federer. Le Suisse s’im­pose 7–6(2) 7–6(3) mais a connu match moins compliqué par le passé. La première grande victoire de la carrière de Troicki aura lieu l’année d’après, pas très loin de chez lui, à Umag, en Croatie. Après avoir passé les trois tours de quali­fi­ca­tions, il élimi­nera Novak Djokovic en huitièmes, rien que ça. Il ira même jusqu’en demi‐finale du tournoi, fina­le­ment sorti par Pavel. Mais cette victoire face à son compa­triote, même s’il n’avait pas le niveau qu’il atteint depuis bientôt deux ans, marque le début d’une prise de conscience chez Troicki. Non, il ne passera pas sa carrière à galérer dans les Challengers. Oui, il peut rêver de jouer de grands matches sur de grands courts. L’avenir lui prépare, d’ailleurs, un immense rendez‐vous.

L’éclosion :

Troicki ne cesse de progresser par la suite. En 2008, il joue son premier match en Grand Chelem – face à Nadal, 6–7(3) 5–7 1–6, à Melbourne – mais surtout son premier en Coupe Davis. Du haut de ses 22 ans, il montre toute sa fougue et son courage à Nikolay Davydenko, alors 4ème mondial. Mené un set à zéro puis deux sets à un, le Serbe revient mais s’in­cline, 6–1 1–6 6–3 1–6 6–2. Il se rattra­pera en gagnant Tursunov deux jours plus tard. Continuant d’en­chaîner les bonnes perfor­mances, il ne fait que de monter au clas­se­ment. Il termi­nera d’ailleurs trois années de suite (de 2008 à 2010) dans le Top 50. Cette constance à l’ATP ne sera cepen­dant pas le prin­cipal fait d’armes de sa carrière. Fin 2010, la Serbie accueille la France en finale de la Coupe Davis. Dans une ambiance élec­trique, qui en dit long sur l’im­por­tance d’une telle rencontre pour tout un pays, les deux équipes se retrouvent à égalité 2–2 avant le dernier et ultime simple. En balance avec Tipsarevic, c’est lui qui a la lourde tâche de tenter d’emporter le point de la victoire. Face à Llodra, alors dans la meilleure forme de sa carrière, Troicki réalise un match parfait, ne lais­sant que des miettes à son adver­saire. Il s’im­pose 6–2 6–2 6–3 et offre cette victoire tant attendue. Il débute alors 2011 comme il a fini 2010 : en trombe. Rejoignant huit fois les quarts de finale en tour­nois, malme­nant Andy Murray en huitièmes à Roland – défaite en cinq sets – et attei­gnant la 12ème place à l’ATP, en juin, soit son meilleur clas­se­ment à ce jour, Troicki semble parti pour aller encore plus haut. Mais le Serbe baisse le pied de manière un peu inex­pli­cable quand, dans le même temps, Janko Tipsarevic lui reprend sa place de numéro 2 national. En 2012, il n’a pas fait mieux que deux quarts de finale.

Le style de jeu :

Viktor Troicki reste donc un bon athlète, mais n’ar­rive pas à riva­liser avec les meilleurs (seule­ment 3 victoires sur le Top 10 en 43 rencontres). Son palmarès n’est pas tota­le­ment vierge mais est loin de celui d’un très bon joueur. Titré à Moscou, en 2010, il a seule­ment joué quatre autres finales. Alors qu’il semble plus à l’aise sur terre battue, surface de ses premières gammes, c’est sur dur qu’il obtient ses meilleurs résul­tats, dont ces cinq finales. C’est d’ailleurs sur ce type de surface qu’il a donné la victoire à la Serbie en Coupe Davis. Capable de se trans­cender lors de grands matches, il est un peu plus dur de voir signes de rébel­lion lors­qu’il est mené au score face à un joueur moins bien classé. Spécialiste des matches mara­thon – 16 matches en cinq sets joués, 50% de réus­site – il est plutôt endu­rant. Solide sur chaque coup, moins à la volée, il mise prin­ci­pa­le­ment sur la bataille de fond du court. Son revers à deux mains est peut être moins effi­cace que son coup droit, mais il est capable de trouver une belle longueur de balle. Dans l’ombre de Djokovic et, à moindre mesure, de Tipsarevic, Troicki fait partie de cette belle géné­ra­tion serbe. Qualifié pour ses premiers Jeux, il n’est pas impos­sible de le voir y briller, sachant que l’hon­neur du drapeau fait partie de ses prin­ci­pales valeurs. A 26 ans, il vit peut‐être les meilleures années de sa carrière. A lui de faire en sorte qu’elles soient encore plus belles.

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