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« Profitez de Federer »… par Antarès

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WLT sélec­tionne ses meilleurs commen­taires dans la rubrique « Vous avez la parole ». A la Rédac’, on s’est gardé sous la main ce commen­taire d’Antarès à propos de Roger Federer. Un message sympa à l’aube des huitièmes de finale et d’une deuxième semaine qui promet, à Wimbledon. Un message qui calme les esprits, un message positif, un message qui supporte.

Federer : « Rester vivant » – 30/06/2012 09:57 – Antarès 

« Quand je lis les commen­taires de certains suppor­ters de Federer durant le match, je ne peux m’empêcher de me sentir mal pour lui et pour eux.

Non mais sérieu­se­ment, c’est quoi cette atti­tude qui consiste à l’en­foncer dès qu’il réalise un match un peu bof (et celui d’hier n’était pas bof…), dès qu’il est accroché par un adver­saire en feu ?

C’est peut‐être une façon de se protéger, ou une attente un peu trop forte, un désir de perfec­tion, je ne sais pas, mais à la longue je trouve ça fati­guant parce que j’ai l’im­pres­sion qu’on le lâche, parfois qu’on le lynche même, pendant ces moments durs (pour un sportif s’entend).

La défi­ni­tion d’un supporter, c’est qu’il supporte, qu’il soutient son « modèle », « héros », « idole », ou plus simple­ment « cham­pion ». Il y a des fois où il est bon de le rappeler.

Il faut arrêter de rêver, il ne peut pas réaliser un match parfait, ni même un bon match chaque jour. Pour ceux qui jouent au tennis c’est évident, ça nous arrive d’avoir des jours sans, physi­que­ment, menta­le­ment, et être pro ne protège pas contre ça. 

De même, son atti­tude déta­chée souvent décriée quand il perd, c’est aussi ça qui fait qu’il a gagné hier : il ne panique pas. Il ne montre pas ses émotions comme Nadal ou Djokovic ? Et alors ? Ça ne veut pas dire qu’il ne veut pas gagner. C’est comme ça qu’il a toujours fait, le visage calme et serein, sauf pour un petit « Come on ! » quand la cocotte est pleine. On ne peut pas lui demander d’être un autre.

Donc j’ai­me­rais juste que quand ça lui arrive de mal jouer, qu’on soit frus­trés d’ac­cord, mais pas en colère. La colère ça va bien quand le compor­te­ment est déce­vant, anti­sportif, nauséa­bond. Rien de ça chez Federer, il peut être grognon, avoir l’air de s’en foutre comme de sa première chemise, mais son compor­te­ment ne mérite pas la colère.

A 30 ans passés, presque 31, il a remporté 16 titres du Grand Chelem, 6 Masters Cup, et des tas d’autres titres. Je me souviens qu’a­près Roland Garros 2009, on disait « c’est que du bonus main­te­nant ». Le bonus ça a été Wimbledon 2009, l’Open d’Australie 2010, 2 Masters Cup, quelques autres titres, mais surtout le bonus c’est de le voir encore sur le terrain nous régaler plus souvent qu’à son tour. 

16 titres en Grand Chelem, le dernier acquis il y a plus de deux ans, et il fait tout ce qu’il peut pour remporter encore des titres et rester en course avec des joueurs qui pour la plupart ne sont pas de sa géné­ra­tion. Beaucoup aurait mis un terme à leur carrière depuis longtemps.

Bref, ce que je demande, c’est simple­ment de profiter, sans avoir d’at­tente si ce n’est de voir de beaux coups de temps en temps. Peu importe qu’il joue mal parfois, peu importe qu’on pense qu’il n’a pas l’envie, la rage. Profitons des autres moments, ceux où il est sublime. Profitons, car on ne l’aura pas encore longtemps. »

Vous avez la parole, ici !