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Numéro 1 contre numéro 1

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Le duel qui oppose ce dimanche Novak Djokovic à Rafael Nadal n’est pas un match comme les autres. C’est certes la finale de Wimbledon mais cela peut égale­ment devenir une passa­tion de pouvoir au sommet du tennis mondial. Le hasard a fait que cela se passe sur le court le plus connu de la planète, sur la surface qui a vu le naitre le tennis, tout un programme.

Rafa a beau répéter qu’il a déjà réalisé un bon résultat, que la place de numéro 1 n’est pas impor­tante, lors­qu’il foulera le gazon du center court ce 3 Juillet la pres­sion sera presque insou­te­nable. Elle le sera aussi pour son adver­saire Novak Djokovic, labo­rieux depuis quinze jours mais qui parti­ci­pera à sa première finale londo­nienne. Et c’est peut être là le premier petit avan­tage pour l’Espagnol. 

passons donc le côté « ambiance », pour parler tactique. Là encore il est évident que si Djokovic laisse partir devant Rafa, il ne le verra plus. Car la grande force de Nadal, c’est de donner du rythme, son rythme. Quand il est dans cette spirale, il ne doute pas, accé­lère, monte en régime et devient presque intouchable.

Mais tout cela, le Serbe le sait, et il est déjà parvenu à venir à bout de Rafa, enfin presque…Oui presque parce qu’il s’agis­sait de matches en deux manches sur le circuit clas­sique, et la vérité du tennis des légendes c’est celle du match en 5 sets. Et en 5 sets, Djokovic n’a jamais battu Rafael Nadal. Certes, ils ne sont rencon­trés que cinq fois sur ce format. La dernière fois, c’était en 2010 en finale de l’US Open. Si proche donc et si loin tant le Serbe a changé de dimen­sion, voir de style, et presque de jeu. 

Défenseur incroyable, relan­ceur de folie, il parvient même quand il est dépassé à reprendre la direc­tion d’un échange pour mieux saper le moral de son adver­saire. Rafael a eu le temps de prendre conscience de tout cela, et aussi de digérer ces 4 revers qui l’ont privé de 4 titres majeurs dans son palmarès déjà exemplaire.

De plus à l’in­verse du futur numéro 1 mondial, l’Espagnol, comme à son habi­tude, est monté en régime au fil des tours. La seule véri­table alerte fut sa bles­sure face à Del Potro. Contre Murray en fin de match, il était même plus qu’im­pres­sion­nant, tout l’in­verse de Novak, hési­tant, en manque de repères.

La faute à qui ? A lui, mais aussi à ses adver­saires, pas vrai­ment au sommet de la hiérar­chie mondiale sur herbe. Seul Jo, mais déjà auréolé d’un titre hono­ri­fique grati­fiant (NDLR : Avoir battu Federer en Grand Chelem alors que celui ci menait deux manches à zéro) aurait pu le pousser encore plus loin. Son début du 4ème set raté nous a privé de ce moment de vérité.

Tous ces petits détails mis bout à bout nous obligent donc à dési­gner Rafael Nadal comme léger favori. Si son succès serait plutôt logique, sa défaite, la 5e de suite, donne­rait auto­ma­ti­que­ment le label de bête noire à Djokovic tout en confir­mant son nouveau statut. Cela fait peut être un peu beau­coup pour le Serbe, né dans un petit bled comme il le dit, et qui fin janvier empo­chait tout juste son deuxième titre du Grand Chelem de sa carrière.