En conférence de presse, Tomas Berdych est revenu sur ce qui fait la force de Rafa tout en avouant qu’il a du mal à se fixer une stratégie pour parvenir à faire douter l’Espagnol.
Qu’avez‐vous pensé du niveau de jeu de Rafa aujourd’hui ?
Il était très bon, très fort. Je crois que la plus grosse différence entre nous était que lorsqu’il avait une chance, il la saisissait. Il m’a donné une opportunité dans le second set, une dans le troisième et sur aucune d’entre elles je n’ai pu faire le break. Cela montre juste à quel point il est fort. Je crois que c’est la petite différence qu’il y avait.
Nous savons tous ce qui fait la force de Rafa sur terre battue : son déplacement et son lift. Quelles sont les choses les plus difficiles à gérer de son jeu lorsqu’il évolue sur gazon ?
Sur terre, il bouge extrêmement bien. Il met énormément de lift dans ses frappes ce qui fait qu’il ne commet quasiment jamais de fautes. Et en plus de tout ça, il peut jouer de manière plus agressive sur les courts plus rapides, sur gazon. Ca le rend vraiment dangereux.
Pouvez‐vous nous parler de votre stratégie aujourd’hui et les modifications que vous avez essayé d’apporter au fur et à mesure de l’avancée du match ?
Bon, je veux dire, c’est dur à expliquer mais je n’avais aucune stratégie. Il n’a pas vraiment de points faibles. Vous essayez juste de jouer votre meilleur tennis. Vous êtes en finale, vous savez que vous allez affronter l’adversaire le plus difficile du tableau. Donc c’est très dur de mettre au point une tactique spéciale. Ma stratégie était juste de me concentrer un maximum, de bien commencer le match et d’attendre les quelques petites chances que je pourrais avoir. Mais comme je l’ai dit, c’est lui qui a saisi ces chances‐là, pas moi.
Considérez‐vous Nadal plus fort que Federer aujourd’hui ?
Le classement le montre. Rafa est numéro 1, Roger est derrière. C’est comme ça et c’est juste.
Il n’y a qu’un seul Grand Chelem que Rafa n’a pas encore gagné : l’US Open. Qu’est‐ce que peut donner son jeu sur les courts en dur de Flushing Meadows ?
Ses résultats sur dur ne sont pas tout à fait aussi bon que sur terre ou gazon. La cause de cela pourrait être le calendrier. Les tournois en Amérique du Nord arrivent tard dans la saison et vous connaissez les difficultés qu’il a avec son physique et sa santé. Mais en même temps, il n’a jamais perdu contre de mauvais adversaires. Vous savez, on a besoin de tellement de choses pour faire de super résultats ! Peut‐être qu’il réussira là‐bas cette année. Qui sait.
Le considérez‐vous comme favori à l’US Open ?
C’est dur aujourd’hui de le qualifier de « favori ». Vous ne savez pas ce qui va se passer dans les prochains jours, les prochaines semaines. Il peut tout arriver. C’est dur de parler d’un favori pour l’US Open aujourd’hui alors que le tournoi débute dans 2 mois. Tout le monde peut être favori vous savez.
Vous réalisez une superbe saison. Vous sentez‐vous différent aujourd’hui, différent dans votre jeu ? Quels sont vos objectifs pour le futur ? Pensez‐vous pouvoir intégrer le Top 5 ?
C’est ce que j’essaie de faire. Si j’arrive à entrer dans le Top 5 et à y rester plusieurs années, là je pourrai vous dire oui, je peux être un membre du Top 5. Aujourd’hui je suis encore en train de progresser, de monter de plus en plus haut. Je peux encore aller un peu plus haut. J’ai juste besoin de plus de tournois, de plus de matches.
Qu’est‐ce qui a fait la différence pour vous cette année ?
J’ai grandi un petit peu, j’ai mûri, j’ai plus d’expérience. Je sais être plus patient sur le court mais en même temps, je sais toujours jouer mon tennis, être agressif. Je suis aussi plus concentré sur le terrain. C’est tout.
Cela doit être difficile d’apprécier ce que vous avez réalisé ces dernières semaines à cause de la déception de cette finale. Vous dîtes‐vous quand même que ç’a été un bon parcours ?
A cet instant‐même, c’est vraiment dur de se dire ça. Je suis bien sûr déçu. C’était ma première finale. Ça aurait pu mieux se passer. Mais ça m’a donné beaucoup d’expérience. Et j’espère que je pourrai me servir de cette expérience comme je l’ai fait auparavant avec ma demie à Paris. J’espère pouvoir ainsi ré‐atteindre le dernier carré et aller encore plus loin.
Le vent vous a‑t‐il gêné aujourd’hui ?
Le vent était là pour nous deux. Je dirais que son jeu est plus facile à mettre en place dans le vent. Mais je dois aussi savoir jouer dans le vent. Je ne crois pas que ça ait joué grand chose dans ce match de toute manière. Après, si j’avais pu choisir, j’aurais préféré jouer sans car je n’aime pas jouer dans le vent. Mais je ne pouvais pas choisir alors j’ai dû me débrouiller comme ça.
Pensez‐vous que l’enjeu de ce match ait affecté votre niveau de jeu ?
Absolument pas.
Qu’allez‐vous retirer de cette expérience ?
Plein de choses. A cet instant‐même, c’est vraiment dur de dire quelles sont les choses positives et ce qu’il faut retirer de ce match. C’est déjà une énorme expérience que d’aller sur le court, se battre, jouer sa première finale de Grand Chelem. C’est une expérience si forte émotionnellement que vous ne pourrez la trouver dans aucun autre match. Je crois que la seule manière que j’aie aujourd’hui de progresser c’est de jouer plus de matches de ce genre. Et puis jouer plus souvent contre Rafa aussi. Parce que sa meilleure arme est sa main gauche, le fait qu’il soit gaucher je veux dire. Il y a peu de joueurs gauchers. C’est vraiment dur de trouver le bon rythme contre lui. Et plus je jouerai contre lui, plus j’aurai le sentiment que je pourrai faire mieux la prochaine fois. C’est tout.
Vous avez prouvé que vous étiez bon sur terre battue et sur gazon. Votre jeu est probablement encore plus adapté au dur qu’à ces deux surfaces. Ça promet pour la fin de saison ?!
Si vous voyez les choses comme ça, avec les statistiques, le meilleur est donc à venir pour moi ! (Sourire) Non, je veux dire, vous ne savez jamais ce qui peut arriver dans les jours suivants. Donc je ne peux pas dire quel sera mon meilleur tournoi. Bien sûr, je vais faire la même préparation que j’avais faite pour Paris et ici et nous verrons. J’espère que mon tennis s’adaptera encore mieux au dur. La meilleure chose dans tout ça c’est que je peux bien jouer sur toutes les surfaces, ce qui est très important dans le tennis d’aujourd’hui. Donc je pense que le fait que je puisse bien jouer sur toutes les surfaces est ma meilleure arme.
Publié le dimanche 4 juillet 2010 à 19:18