Le récital de Djokovic

Grandissime favori à la victoire finale, Novak Djokovic continue à rouler sur ses adver­saires à Wimbledon. Opposé à Jérémy Chardy, vain­queur du tournoi juniors en 2005, le Serbe n’a pas fait dans les senti­ments et a déve­loppé un tennis sans fausses notes pour écraser le Français 6–3 6–2 6–2. Tommy Haas, qui l’af­fron­tera en huitièmes, est prévenu.

Jérémy Chardy était ambi­tieux avant d’aborder son match contre le numéro 1 mondial :« Il va falloir que je change quelque chose pour essayer de le gêner. Si j’ai une occa­sion, il faudra que j’y aille vrai­ment à fond pour ne rien regretter. […] Il faut surtout que je rentre sur le court en me concen­trant sur ma mise en jeu. Mes jeux de service vont être très impor­tants. A chaque fois, c’est là qu’il me gêne le plus. Il retourne très bien et m’agresse. » C’est là qu’il a encore frappé. Deux ans après leur dernière confron­ta­tion, ici, à Wimbledon, la donne a été une nouvelle fois la même. Novak Djokovic a massacré Jérémy Chardy. On aime­rait dire que le Français a pu rater son match. Qu’il ait pu passer à côté et qu’il fera mieux un autre jour. On aime­rait. Mais la réalité est tout autre : ce Serbe est un monstre.

Dès le début de la rencontre, il était simple à comprendre comment allait fonc­tionner le match. Comme un diesel pour­tant déjà bien chaud, Djokovic est monté peu à peu en puis­sance. Des jeux de service impec­cables d’un côté, et des retours très gênants pour Jérémy sur ses mises en jeu. Chardy a eu beau tenter de frapper aussi fort qu’il pouvait, en face les passings écoeu­rants du Djoker ont fait très mal aux jambes. On retiendra ce coup croisé sur une énième montée du Français qui a offert le premier break du match à Djokovic. Le hurle­ment de Novak qui s’en est suivi a complè­te­ment lancé la machine. La suite du match reste anec­do­tique. Valeureux, Chardy a essayé. Le public aussi d’ailleurs, en encou­ra­geant d’ap­plau­dis­se­ments nourris le Français. Mais il a fallu se rendre à l’évi­dence. Avec près de 93% de points derrière sa première balle et 80 % derrière sa deuxième, le numéro 1 mondial était abso­lu­ment intou­chable. C’est bien simple, le 25^e joueur mondial n’a pris que six malheu­reux points sur les mises en jeu du Serbe. Trop peu. Mais déjà beau­coup comparé à la qualité de service de Djokovic.

Avec cette victoire rapide (1h30) en trois sets 6–3 6–2 6–2, Nole envoie un signal fort, très fort à tous ceux qui se mettront en travers de sa route. A commencer par Tommy Haas, qu’il rencon­trera en huitièmes. L’Allemand, qui a déjà subi la foudre du Serbe en quarts à Roland Garros, devra redou­bler de vigi­lance s’il veut avoir une chance d’in­quiéter le numéro 1 mondial. Comme l’a dit Djoko lui même à l’issue de son match, « sur gazon, contre de gros serveurs vous êtes obligés d’être capable de retourner et de jouer aussi bien pour survivre ». A‑t‐il réel­le­ment besoin de s’in­quiéter pour sa survie ?

Publié le samedi 29 juin 2013 à 21:36