Tomas Berdych a logiquement dominé Novak Djokovic 6–3 7–6 6–3 et s’offre sa première finale en Grand Chelem. Djokovic ne s’est pas montré à la hauteur de l’évènement et a facilité la tâche d’un Tchèque pas aussi impressionnant que face à Federer, mais clairement supérieur. Berdych, qu’on avait tôt consacré parmi les possibles futurs numéro un mondial, répond aux attentes et poursuit sur la lancée d’une saison 2010 exceptionnelle.
Cette finale en Grand Chelem, Tomas Berdych l’avait forcément dans un coin de la tête depuis un petit moment. D’autant plus depuis sa demie dans le dernier Roland‐Garros, où il était déjà passé tout près. Berdych a un peu perdu le fil en fin de deuxième set, mais en face Djokovic n’y était pas. Un coup de pouce du destin qui n’est pas pour déplaire au grand slave.
Les deux joueurs se jaugent en début de match, et Berdych est le premier à trouver la faille en retour : long de ligne ou sur le corps, Berdych confirme sa grande progression dans ce secteur du jeu et breake logiquement Djokovic. Quelques petits détails font la différence, qui continueront d’opérer tout le long du match : Berdych est en réussite avec les lignes et les challenges, il prend plus de risques, quand bien même son tennis n’est pas aussi implacable que contre Federer. Nole ne trouve pas la solution tactique pour changer le cours du match, et lâche son service dans le deuxième sur un smash maladroit, mais Berdych craque au moment de conclure et offre à Djokovic une occasion inespérée de revenir dans le match. Berdych domine le tiebreak, s’offre trois balles de set, rate les deux premières sur son service, puis pense avoir gagné le set mais Nole challenge et peut rejouer le point qu’il estimait avoir gagné, l’occasion d’une petite embrouille avec Carlos Ramos. Rien n’y fait, Djokovic tient le coup mais craque sur une double, laissant là s’envoler ses dernières illusions. Le troisième set est serré mais encore une fois Djokovic va se faire lâcher par son service en commettant deux doubles d’affilée qui offrent sur un plateau l’occasion à Berdych de gagner.
Dans son analyse du match Berdych‐Federer, Tim Henman avait souligné que ce n’était pas Federer qui avait perdu, sous‐entendu facilité la tâche à Berdych, mais bien le Tchèque qui avait pris la rencontre à bras le corps. Cette fois, il faut dire que Novak Djokovic, incapable de se transcender, craquant sur les points‐clé, a bien aidé un adversaire moins brillant que lors de son quarts. Mais peu importe, même si son pourcentage de service était moyen et qu’il a en moyenne réussi moins de points gagnants par set, Berdych a laissé peu d’occasions à Djokovic de lui contester cette place en finale amplement méritée. Berdych est plus près que jamais de remporter son premier Grand Chelem, il ne va pas bouder son plaisir.
Publié le vendredi 2 juillet 2010 à 16:45