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Federer, le retour du roi

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Défait à deux reprises en finale lors des éditions 2014 et 2015 et cinq ans après son dernier sacre, Roger Federer remporte à nouveau Wimbledon au terme d’une finale plombée par l’état physique de Marin Cilic, diminué au pied gauche. Le Suisse s’impose en trois sets 6–3, 6–1, 6–4 après 1h41 de jeu et devient le joueur le plus titré au All England Club avec un huitième trophée en onze finales, syno­nyme de 19e trophée du Grand Chelem. Après l’Open d’Australie en janvier dernier, le Bâlois s’adjuge un deuxième trophée du Grand Chelem en 2017, une perfor­mance plus réalisée depuis 2009. A bientôt 36 ans, le maestro défie le temps et l’histoire.

Souvenez‐vous. Il y a un an, Roger Federer quit­tait le Centre Court après avoir été mis à terre, au sens propre et figuré, par Milos Raonic en demi‐finales. Avec ses défaites lors des finales 2014 et 2015 face à Novak Djokovic, le Suisse se deman­dait même s’il allait avoir un jour l’opportunité de rejouer une finale, que ce soit à Wimbledon ou simple­ment en Grand Chelem. Un an après, le Bâlois a remporté l’Open d’Australie et Wimbledon alors qu’il s’apprête à fêter son 36e anni­ver­saire. Deux titres du Grand Chelem la même année, Roger Federer ne l’avait plus fait depuis 2009.

Les larmes de Cilic

Cette finale face à Marin Cilic ne restera pas dans les annales tant elle a été à sens unique. Si le Croate a été le premier à se procurer une balle de break à 2–1 dans le premier acte, il a ensuite complè­te­ment craqué, que ce soit physi­que­ment et menta­le­ment, alors qu’il avait affiché un visage réso­lu­ment agressif sur l’entame de match. Le Bâlois l’efface avant de s’emparer du service adverse. Libéré, il est alors intrai­table sur sa mise en jeu en enchaî­nant notam­ment 17 points de rang. Après avoir conclu sur le service de Cilic (qui a commis une double faute), il lui prend d’entrée de deuxième set. Moment où la finale bascule défi­ni­ti­ve­ment. Alors qu’il demande l’intervention du kiné, l’actuel sixième joueur mondial fond en larmes sur sa chaise. Une scène tota­le­ment incroyable et qui tranche avec son regard conqué­rant voire habité d’une mission tout au long de la quinzaine.

Sans perdre un set, Federer égale Borg

A deux manches à rien, le protégé de Jonas Bjorkman est alors mani­pulé par le kiné au niveau du pied gauche. Même si ce dernier tente de s’accrocher, la messe est dite. Comme un symbole de sa domi­na­tion, le maestro boucle la rencontre sur un ace, le huitième. Huit, comme le nombre des victoires qu’il compte désor­mais à Wimbledon. A bientôt 36 ans, « RF » devient le premier homme à soulever à huit reprises le trophée au All England Club. Un sacre obtenu sans perdre un seul set, une perfor­mance que seul Bjorn Borg avait réalisée dans l’ère Open à SW 19 en 1976. Dans sa carrière, Roger Federer y était parvenu à l’Open d’Australie 2007.

Federer atten­dait ce moment depuis 2012

Roger Federer écrit sous nos yeux une nouvelle page de l’histoire du jeu et de sa légende tout en défiant le temps. Sa pause forcée de six mois en 2016 lui a permis ce retour au sommet, comme son choix de zapper la tournée sur terre battue. Aujourd’hui, cette déci­sion ne se discute même plus. Si l’Open d’Australie avait été une « belle surprise » de son propre aveu, Wimbledon était son objectif prio­ri­taire. Redevenir le roi au All England Club, Roger Federer atten­dait ce moment depuis 2012, lui qui avait essuyé des décep­tions en 2014 et 2015. A 36 ans, Roger Federer s’offre une seconde jeunesse.

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