AccueilWimbledonQue ce fut dur !

Que ce fut dur !

-

Personne ne l’au­rait imaginé, mais Roger Federer a souf­fert d’en­trée dans ce Wimbledon 2010 face au n°60 mondial, le Colombien Alejandro Falla. Mené 2 sets à rien, passé tout près de la catas­trophe dans les troi­sièmes et quatrièmes sets avant de faire cava­lier seul, Federer s’im­pose fina­le­ment 5–7 4–6 6–4 7–6 6–0. Pas très encou­ra­geant dans ce tournoi où le numéro 2 a tant de points à défendre face à un Nadal presque sans complexes, mais l’es­sen­tiel est là.

Même blessé, Federer est de ces bêtes qui mordent encore tant qu’on ne les a pas ache­vées. Falla aurait dû le savoir, lui qui a perdu par quatre fois contre le Suisse, deux fois avant ce jour cette année. Malheureusement pour l’éton­nant Colombien, les complexes, absents pendant les deux premiers sets, ont refait surface dès qu’il s’est mis en posi­tion de faire la déci­sion. Toute la diffé­rence entre un outsider gonflé à bloc et un cham­pion, même à 50% de ses capacités.

Dans le premier set, Federer semble miser sur les bonnes vieilles recettes : démarrer tran­quille­ment pour accé­lérer en fin de manche. Comme dans le dernier Roland‐Garros, Falla breake le Suisse à 5–5 mais cette fois‐ci il ne faiblit pas et arrache la première manche. Le deuxième set est celui de l’im­puis­sance pour Federer : des montées au filet pous­sives récoltent en retour les passings foudroyants d’un Falla plein de sang‐froid sous sa casquette, qui domine les débats 6–4 face à un Federer étran­ge­ment limité, entre ses revers mal ajustés et ses trop nombreuses doubles fautes. On se dit alors que la parodie de tennis va cesser, que Mister Roger va étouffer dans l’oeuf le sinistre docteur Fed, mais le Suisse comme Falla vont presque nous faire mentir : à 4–4, service Federer, le Colombien prend l’avan­tage 0–40 avant de craquer. 6–4 pour le numéro 2 dans cette troi­sième manche. Ouf, se dit‐on, et pour­tant Federer retombe dans ses travers et concède le break d’en­trée. Falla sert pour le match à 5–4, mais c’est là, plus que dans la troi­sième manche où il a eu un coup de moins bien, que le Colombien laisse défi­ni­ti­ve­ment le match lui échapper. Federer déroule 7–1 dans le tie‐break, son adver­saire dégou­pille tota­le­ment et s’in­cline sur un dernier 6–0 sévère mais logique. Federer a la joie retenue une fois la victoire en poche, mais nul doute que sa tête devait être une véri­table cocotte‐minute devant cette perfor­mance inquiétante.

Federer inquiète certes, mais cette victoire aura au moins le mérite de le mettre direc­te­ment dans le bain. Peut‐être le Suisse se dira‐t‐il qu’il lui faut moins calculer ses débuts de Grand Chelem, mettre le paquet, pour s’éviter une nouvelle frayeur de cet ordre. A moins que cette victoire pous­sive soit plus qu’un pêché d’or­gueil ? La réponse au prochain match, face à Ilija Bozoljac, qui pour Federer devrait être une forma­lité, mais rien n’est moins sûr par les temps qui courent …

Article précédent
Article suivant