C’est le choc du jour, à Wimbledon : Andy Roddick‐David Ferrer. Un troisième tour explosif entre un triple finaliste du tournoi et le cinquième meilleur joueur du monde.
« Ca va être un match de haut niveau. » Oui, Andy, à tous les coups. Pourquoi ? Parce que l’Américain, perdu dans les tréfonds depuis le début d’année, a retrouvé un peu de sa superbe depuis le début de la saison sur herbe. A l’issue de Roland Garros, il présentait un ratio de sept victoires pour 10 défaites en 2012. Une 11ème au Queen’s face à Edouard Roger‐Vasselin. Avant la renaissance : un peu de chance, deux abandons, des terriens et voilà Andy qui soulève à nouveau un trophée pour la première fois depuis un an et demi. Eastbourne, où il ne s’était encore jamais imposé. L’histoire continue, puisque, depuis, à ces cinq succès, il en a ajouté deux autres sur le gazon de Wimbledon, face à Jamie Baker et Bjorn Phau. L’équilibre reste évidemment fragile, mais l’opération rédemption ou le dernier sursaut d’orgueil avant la retraite ont bien été enclenchés. « Je joue probablement mieux que ces deux dernières années. Il y a trois ans, je n’avais pas bien joué non plus. J’étais allé loin malgré tout, mais j’avais un peu couru après ma forme tout au long du tournoi. Là, je me sens bien. En début de semaine dernière, c’était terrible ; à la fin, ça allait beaucoup mieux ! »
Il faudra plus qu’un « mieux » pour évincer son homologue de la génération 82, David Ferrer. L’Espagnol trahit toutes ses origines en se révélant un excellent joueur de gazon. On le savait capable de et il l’avait déjà prouvé, mais il s’est montré réellement intraitable à ‘s‑Hertogenbosch, il y a quelques jours. Un titre de plus et, surtout, des fessées infligées à tous ses adversaires, Benoît Paire excepté. A Wimbledon, Dustin Brown et Kenny de Schepper sont aussi passés à la moulinette, non sans s’être battus. Mais David est ainsi, il ne lâche jamais rien et joue parfaitement de toutes ses qualités : le jeu de jambes, le déplacement et le contre sous toutes ses formes. « Je crois qu’il a gagné un nombre indécent de matches, cette année », confie Roddick à son sujet. « 44, quelque chose comme ça. Nous avons tous les deux gagné sur gazon la semaine dernière. Vous devez vraiment bien jouer pour battre David. Il ne vous donne rien. J’ai énormément de respect pour lui, pour la manière dont il fait son travail. C’est vraiment impressionnant de voir comme il se donne sur le court. Je vais avoir à jouer extrêmement bien. »
« J’ai énormément de respect pour David »
« Extrêmement bien », c’est, pour Andy : « S’imposer une ligne de conduite agressive. Être capable de conclure les points. Être un vrai roc dans la solidité. » Quant à David, plus que jamais Goliath, il devra se concentrer avant tout sur ses mises en jeu. Ne pas concéder son service. Derrière, vues ses qualités, il devrait se créer forcément les occasions de breaker l’adversaire. Au jeu des confrontations directes, il mène six victoires à quatre. Mais ils ne se sont jamais affrontés sur gazon. Depuis 2009, ils se dominent chacun leur tour. Roddick à Indian Wells 2009. Ferrer à la Coupe Davis, en 2011. Roddick à l’US Open 2011. Et Ferrer à Shanghai 2011. Si l’alternance est respectée, c’est l’Américain qui devrait l’emporter. Mais les choses sont rarement aussi simples !
Quoi qu’il arrive, on attend et espère un Andy Roddick en mesure de faire jouer David Ferrer, pour une opposition de styles qui serait alors séduisante. Le vainqueur affrontera Kei Nishikori ou Juan Martin Del Potro en huitièmes de finale.
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Publié le samedi 30 juin 2012 à 11:30