Le tennis est un sport exceptionnel quand il est joué par des champions exceptionnels. La remise des prix rapide sous les flashs et la nuit qui tombe a du être un délice pour les photographes. La classe de Federer, toujours aussi imperturbable est aussi à souligner. A chaud, il est bien difficile de dégager une impression de cette finale tant elle a été fantastique d’intensité.
Tout y était. Des interruptions, des balles de matches sauvées, des balles de break en pagaille, et des coups gagnants d’anthologie. Un duel en plusieurs temps, un thriller insoutenable, où les deux champions ont joué leur meilleur tennis. On retiendra le début de match de Nadal, ses deux premiers sets où il n’a jamais eu une seule baisse de régime, ni commis une faute directe grossière. On notera aussi le réveil de Federer qui écarte trois balles de break de suite dans le troisième set avant que la rencontre ne soit interrompue par la pluie. Une pluie visiblement salvatrice pour le numéro un mondial qui revient alors des vestiaires plus compact, et surtout plus régulier sur son service.
Malgré cette remise à niveau, le Suisse passe tout près du précipice, mené 5 à 2 au tie‐break du 3ème set, service Nadal, le numéro un mondial est alors au plus mal. En face, Nadal, que l’on a toujours décrit comme inhumain, se met à gamberger, et commet l’irréparable, une double faute. Il n’en faut pas plus à Fed qui aligne les points gagnants, rentre dans le terrain et dicte sa loi. Le 4ème set est du même niveau, aucun break et à nouveau un tie‐break haletant pour départager les deux ténors.
Le souffle coupé, on assiste au débat, et on reste sans voix. Première balle de match, Federer sort une première sur le « coin », chapeau l’artiste, deuxième balle de match, il place un passing de revers long de ligne hallucinant et millimétré. Nadal, accuse le coup, mais ne lâche rien. 2–2 40 A, on est au 5ème, et la pluie revient stopper le combat.
On se réoxygène, on essaye de sortir du « truc » mais ce n’est pas possible. Finalement la partie ne se terminera pas lundi, il reste un peu de temps, le ciel est redevenu clément, les deux hommes se remettent au boulot. 5–5, 6–6, 7–7, Federer malgré l’avantage de faire la course en tête n’y arrive pas, Rrafa breake, mène 40–15. Le public retient son souffle et une fois de plus Roger sort deux coups de génie, 40A, la tension atteint des sommets, Rrafa insiste, la 5e balle de match sera la bonne. L’Espagnol s’écroule, nous aussi, d’émotion, ce dimanche pluvieux a été un pur bonheur…merci Roger, merci Rrafa !
Publié le lundi 7 juillet 2008 à 00:00