D’abord perturbée par la solidité en fond de court d’une Pironkova sans complexes, Vera Zvonareva a finalement su faire parler son expérience, sa vélocité et son toucher au filet pour s’imposer 3–6 6–3 6–2. A 26 ans, cette joueuse talentueuse mais souvent releguée au second plan de la colonie russe se retrouve enfin au premier plan, et s’offre avec sa première finale de Grand Chelem une occasion inespérée de briller au firmament du tennis.
Vera Zvonareva a toujours été cette joueuse talentueuse, de celles sur qui on n’aime pas tomber car elle joue en cadence et impose un rythme infernal dans l’échange. Mais jamais de celles qu’on imaginait croiser en finale ou même dans le dernier carré d’un Grand Chelem, car très fébrile psychologiquement. Le temps où Zvonareva étrillait son adversaire en début de match avant de craquer, de rater sa fin de match et de finir en larmes est révolu. Si Vera pleure samedi, ce seront des larmes de joie.
La Vera des débuts aurait sans doute pris cette demie avec beaucoup d’appréhension. Dans la peau de la favorite face à la numéro 82 mondiale, Tsvetana Pironkova, la Vera old‐school aurait gambergé et aurait eu peur de tomber contre plus petit que soi en se mettant trop de pression sur les épaules. Mais une fois passée le début de match difficile, Zvonareva a imposé son jeu à Pironkova, dont le jeu s’est étiolé et qui a fini par commettre de plus en plus de fautes en fin de match.
Dans le premier set, la Bulgare s’est montré bien souvent dominatrice en fond de court. Mais vers la fin de set, la Russe, semble régler ses coups décroisés des deux côtés qui vont faire très mal à Pironkova au deuxième set. Le slice de coup droit étonnant de la Bulgare n’a plus de prise sur Zvonareva, dont la persévérance sur le service de son adversaire finit par payer. Zvonareva enfonce le clou et réussira le double break au troisième. Un petit moment de doute pour confirmer sur son service à 4–1 plus tard, mais la Russe ne baissera plus pied et s’offre sa première finale de Grand Chelem.
Dans cette année difficile pour les Russes, avec une Sharapova encore un peu juste, Safina et Kuznetsova hors sujet, c’était le moment où jamais pour la discrète Zvonareva de percer et de sortir de l’ombre pesante de la Dream Team russe. Et Zvonareva n’a pas loupé cette occasion.
Publié le jeudi 1 juillet 2010 à 15:48