Ô Radwanska !

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Cette finale n’aura pas délivré le moindre suspense : très atteinte physi­que­ment et peu inspirée, Venus Williams a laissé Agnieszka Radwanska l’achever sur un dernier ace pour s’im­poser sur le score de 6–4 6–2 en seule­ment 1h22 de jeu. Il s’agit du premier titre de la Polonaise en 2014. Pour Venus, il faudra garder en mémoire cette bonne semaine…

Si vous cher­chiez la défi­ni­tion de ce que peut être une rencontre à sens unique, la finale qui vient d’op­poser Agnieszka Radwanska à Venus Williams du côté de Montréal est un bon exemple. On espé­rait pour­tant que le spec­tacle pren­drait le dessus. Mais le parcours de l’Américaine de 34 ans a témoigné de certaines de ses limites sur le plan physique. Très atteinte, elle n’a presque jamais semblé en mesure de réel­le­ment inquiéter la Polonaise. Ses coups d’éclats – car il y en a eu – n’ont été que trop épars (25 coups gagnants) pour permettre de faire mal sur la durée. Il n’y a pas à dire : Radwanska aime ce type de rencontre, surtout lors­qu’elle est bien physi­que­ment. Une statis­tique pour se rendre compte de la diffé­rence d’ap­pli­ca­tion et de concen­tra­tion entre les deux femmes ? Le nombre de fautes directes. Alors qu’il n’est que de 8 pour Radwanska, Venus Williams en compte pas moins de 41. Un gouffre qui à ce niveau prouve un écart de niveau trop impor­tant, surtout lors d’une échéance pareille.

Alors on pourra aussi se dire que Venus a bien plus tenté et pris de risques. Et en même temps, il le fallait ! En face, Radwanska n’a laissé que des miettes, remet­tant abso­lu­ment tout avec une propreté incroyable. Non contente d’as­surer sur ses fonda­men­taux, elle s’est permise des montées au filet (5 points sur 6 possibles) et a converti 90 % de ses balles de break. En face, Venus n’a elle pu trans­former l’essai que deux fois sur dix… A noter trois aces chez Radwanska, dont un, plus impor­tant, qui lui a offert le titre. Le premier pour elle en 2014 après avoir échoué notam­ment à Indian Wells en finale. Il s’agit de son 14e trophée en carrière sur 20 finales jouées pour la Polonaise qui garantit une fois de plus un beau ratio. Concernant Venus Williams, malgré cette finale manquée, il faudra retenir toute sa volonté au long de la semaine. L’Américaine a apporté la preuve qu’elle pouvait encore à son âge tenir la dragée haute à certaines joueuses dont la numéro 1 mondiale, sa soeur Serena. De quoi en faire une outsider pour l’US Open ? Seul l’avenir nous le dira, mais c’est évidem­ment tout le mal qu’on lui souhaite…

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