Depuis des années, les cris poussés par les joueuses lors de la frappe font débat. Trop puissants, trop longs, ils gêneraient et le public, et les adversaires. La polémique a pris un nouveau tournant au Masters cette semaine où Caroline Wozniacki, silencieuse sur le court et Victoria Azarenka, plutôt bruyante, ont débattu par déclarations interposées.
Interrogée sur ce sujet en début de semaine, Caroline Wozniacki a relancé le débat en lançant que cette pratique visait clairement à gêner l’adversaire. « Si vous criez vraiment fort, votre adversaire ne peut pas entendre la manière avec laquelle vous frappez la balle. Comprenez‐moi : le cri est si puissant que vous en déduisez que la balle va arriver très vite et très fort. Et finalement, c’est une amortie ! Je crois que certaines joueuses crient exprès pour gêner. Elles ne le font pas à l’entraînement. Mais en match, elles arrivent et elles hurlent. Si vous le faites de la même manière à l’entraînement et en match, bien sûr, c’est différent. »
La numéro 1 mondiale ajoute que les adversaires ne sont pas les seules pénalisées par ces hurlements. Les spectateurs et téléspectateurs en souffrent tout autant. « Les cris peuvent vraiment déranger le public. Plein de gens m’ont dit que ça les gêne et qu’ils baissent toujours le son à la télé à cause de ça. » Pour Wozniacki, la solution est simple. « Franchement, il faudrait que les officiels interdisent aux filles de hurler. »
Victoria Azarenka, réputée pour ses cris aigus et puissants, a tenu à répondre à de telles déclarations. « Caroline ne m’a jamais parlé de ça. J’ai envie de dire que chacun s’occupe de ses affaires. Et puis, je joue de cette manière [en criant] depuis que j’ai 8 ans. Cela fait partie de mon jeu. »
Stacey Allaster, consciente des problèmes engendrés par les cris des Sharapova, Azarenka, et autres Serena, s’immisce dans le débat. « Ceci n’est pas propre au tennis féminin. Les hommes aussi crient sur le court ! Mais il est vrai que les cris des femmes ont une résonance différente. Je suis très attentive aux commentaires des fans et du public. Et il est vrai que je ressens une légère augmentation des plaintes à ce sujet. Je crois donc qu’il va falloir que l’on se penche sérieusement sur le sujet. Et si nous voulons introduire quelconques changements, il va falloir commencer par sensibiliser les Juniors. »
Vika Azarenka, irritée par les propos de Miss Allaster s’emporte. « On ne peut pas empêcher les joueurs de faire ce dont ils ont l’habitude sur le court ! Je n’essaie pas de gêner qui que ce soit. C’est juste normal pour moi. Je fais ça à l’entraînement comme dans mes matches. Si certaines filles crient uniquement pendant leur match, peut‐être que c’est effectivement gênant. Mais personnellement, je le fais tout le temps. Ca fait partie de moi, de la personne que je suis ! Je ne peux pas changer cela et je ne le ferai pas. »
Les arguments des unes et des autres sont défendables. Ce débat trouvera‐t‐il enfin une issue ? Interdira‐t‐on un jour aux joueuses de crier au‐delà d’une certaine limite de décibels, sous peine d’avertissement ? Rien n’est encore fait, mais des réflexions semblent s’engager. Alors selon vous, faut‐il imposer à ces dames de réduire leur niveau sonore ?
Pour conclure, voici une petite sélection vidéo des joueuses les plus sonores :
Publié le vendredi 28 octobre 2011 à 12:15