Récemment condamnée à une amende pour ses gestes et dires envers une juge de ligne lors de la demi‐finale du dernier US Open face à Kim Clijsters, Serena Williams a pris la parole sur le site globalgrind.com où elle tient un blog. L’Américaine parle d’une sanction disproportionnée pour son accès de colère et d’un traitement injuste de l’ITF à son encontre. Extraits.
J’ai dernièrement été condamnée à payer une amende de 82 000 par le comité du Grand Chelem (qui dépend de l’ITF) pour avoir pété un plomb sur un court et fait usage de termes « explosifs » à l’encontre d’une juge de ligne.
Pour clarifier les choses, d’abord je n’ai pas été invitée à payer 82 000 mais 92 000 ! J’ai payé 10 000 là‐bas, juste après l’US Open. Je me répète, j’ai dû payer 92 000 et non 82 000 ! C’est l’amende la plus élevée qu’on ait JAMAIS vue en tennis.
Aussi, pour ceux qui ne le savent pas, je me suis sentie incroyablement mal d’avoir perdu mon calme et surtout de ne pas avoir donné l’image de la personne que je suis vraiment et du modèle que je veux être pour mes fans. Je me suis excusée auprès de tous mes fans et j’ai même écrit une lettre personnelle à la juge de ligne où je lui adresse mes excuses. Elle a été compréhensive et m’a été d’un grand soutien. Elle m’a même affirmé qu’elle estimait qu’aucune sanction aggravée ne devait être prise à mon encontre.
Il y a quelques années, lors d’un match très important regardé par des millions de personnes à la télé ; j’ai été lésée, volée, privée – et de manière flagrante – du titre à l’US Open (référence à son quart‐de‐finale de l’US Open 2004, perdu face à Jennifer Capriati). A cause de quoi ? D’une nouvelle erreur d’arbitrage. Cet incident a toutefois révolutionné le tennis. En raison de ce qui m’a été infligé, le monde du tennis a adopté une nouvelle technologie permettant au joueur de challenger une annonce lorsqu’il estime avoir été lésé par l’arbitrage. Au moins les autres ne seraient plus lésés dans le futur. Par rapport à l’incident me concernant, j’avais reçu des excuses de la part de l’USTA, du responsable des juges de lignes et des instances dirigeantes de l’US Open. Toutefois je ne me souviens pas avoir reçu une note, un appel téléphonique, ou une lettre de la part du comité du Grand Chelem s’excusant pour la fausse et désastreuse annonce de l’un de leurs officiels.
Imagine. Cela fait 20 ans que tu travailles tous les jours, la semaine, le week‐end, les jours fériés, que tu sacrifies des choses importantes dans l’espoir qu’un jour tu auras une chance de briller. Et là une erreur de ce type rend tout tes interminables efforts inutiles. Tu te répètes alors : « Mets toi cartable à l’entraînement, essaie encore ». Et tu le fais. Tu travailles encore plus dur qu’avant, tu passes de plus longues heures sur le court. Et ces incidents d’arbitrage recommencent. D’autres erreurs interviennent, à nouveau.
Bon, et bien c’est ce qui m’est de nouveau arrivé, et pour être honnête j’ai atteint mon point maximal de frustration là. Après UNE AUTRE annonce erronée, j’ai commencé à me demander – Est‐ce que je suis mal arbitrée exprès !??? Est ce que cela est fait pour m’empêcher de réussir ? Pourquoi cela arrive‐t‐il toujours au même endroit ? (L’US Open)
Tout au long de ma carrière j’ai réussi à rester calme. Mais je crois que j’ai finalement atteint mon point maximal, mon point de rupture, celui où ça casse. Un point, une ligne que je n’aurais jamais dû me permettre de franchir. Comme vous le savez, perdre mon calme m’a coûté 92 000 .
Par ailleurs, pourquoi est‐ce qu’un joueur qui a aussi pété un plomb – pas contre un juge de ligne – comme je l’ai fait – mais contre l’arbitre de chaise – n’a dû payer que 10 000 ? Ce que j’ai fait était‐il 10 fois pire que ce que lui a fait ?
Il y a aussi un autre joueur (Jeff Tarango) qui a été condamné à payer moins de la moitié de ce que j’ai payé après que quelqu’un de son clan attaque physiquement un officiel !!!!!!
Que dire de ces fameux joueur avec qui les officiels ont été « cools » ? Cool pour les HOMMES j’imagine.
La liberté d’expression, ne s’applique‐t‐elle pas aux femmes dans ces cas là ?
Cela m’est égal d’être condamnée à payer une amende. Si j’ai mal agi, j’en accepte les répercussions. Tout ce que je demande, c’est d’être traitée avec équité.
Publié le jeudi 10 décembre 2009 à 09:33