Sur le compte remarquable Beyond the Rackets, Alizé Lim s’est confiée sur sa carrière, c’est assez terrible. En voici les deux extraits que nous avons retenu.
« Quand j’ai terminé mes études universitaires, à l’âge de 20 ans, aucun membre de ma famille ne voyageait avec moi, c’était une décision personnelle car j’aimais le tennis, avec plus de formation et de voyages, j’ai réussi à monter à la 280ème position de la WTA. C’était une belle progression, mais deux ans plus tard, j’étais au même endroit, je voyageais seule toutes les semaines et il était difficile pour moi de m’améliorer car personne ne voyait mes matchs et ne me disait ce que je devais améliorer.
L’académie où j’ai été formée a alors reçu 1500 euros par semaine pour le salaire d’un entraîneur. Soit 6000 euros par mois plus les frais. Je ne pouvais pas demander à mes parents de payer pour cela. Mon petit ami de l’époque (NDRL/ Jérémy Chardy), qui faisait partie du Top 30 de l’ATP, m’a dit des mots que je n’oublierai jamais : « Alizé, personne ne peut y arriver seul. Si j’étais seul, je continuerais à jouer aux championnats nationaux. ’
Il m’a aidé à trouver un sponsor et j’ai pu voyager avec un coach. Je me sentais très heureux et en quelques semaines à peine, j’ai atteint le Top 200 et terminé l’année aux alentours de 150ème place avec lui. J’ai alors décidé de l’embaucher à temps plein au début de 2013, en lui versant un salaire mensuel. Je pensais que tout irait plus vite mais tout s’est précipité dans un ravin.
D’ailleurs, il n’a jamais vraiment voyagé à temps plein. Sa famille lui a beaucoup manqué. Moi aussi, j’étais malheureuse sur le cours et pour ne rien arranger, nous avions une très mauvaise relation en dehors du terrain. Nous nous sommes séparés quand j’ai atteint la 135ème place et obtenu une wildcard pour Roland Garros où j’ai joué avant Serena Williams sur le Central tout seul. C’était mon premier Grand Chelem et je n’avais personne dans ma box.
Les deux seules personnes qui étaient présents étaient le directeur de mon académie et mon préparateur physique, qui ont également aidé Serena. Je regardais uniquement la « box » de mon adversaire pour me remonter le moral, ce qui est quand même assez paradoxal. Par la suite, j’ai perdu le sponsor qui me soutenait mais j’ai commencé à gagner plus d’argent, j’ai alors investi dans un technicien.
J’avais toujours la conviction que la clé pour être bien classée était d’avoir un entraîneur. Avec le nouveau, nous avions une meilleure relation en dehors du court. Hélas, il m’a fait changé ma technique et j’ai commencé à moins bien joué. J’ai été dévasté et j’ai passé presque un an seul dans le circuit. J’ai arrêté cette collaboration en pleurant après un match terrible en juillet 2014. »
Publié le jeudi 20 juin 2019 à 14:19