Aux cotés de l’Open Gaz de France, les Internationaux de Strasbourg ont su se faire un nom sur le circuit mondial. Cette année Marion Bartoli, numéro 1 française, sera présente en Alsace pour tenter de décrocher son premier titre de la saison. Interviews croisés d’André Haass et de Pierre Staller, les deux piliers de ce rendez‐vous devenu incontournable avant Roland Garros.
Organiser un tournoi la semaine précédant un tournoi Grand Chelem comme Roland Garros, c’est un avantage ou un vrai inconvénient ?
A. H : Pendant longtemps on a pensé que c’était une mauvaise date, et puis au fil des années, on s’est aperçu que c’était le contraire, que le plateau progressait.
P.S : Cette date est dite ouverte dans le calendrier WTA, donc en termes d’engagements on est libre sur le nombre de joueuses du top10, on a donc souvent de belles surprises avec des engagements de dernière minute. Malheureusement c’est la dernière année où cela sera possible car les règles vont changer en 2009, nous n’aurons plus le droit qu’à une joueuse du top 10 dans le tableau.
Quel est la clé du succès d’un tournoi féminin ?
A.H : Le plateau incontestablement, le temps aussi mais là on ne peut pas faire grande chose.
P.S : Sans une star du top10, on ne parvient pas à faire un vrai évènement, notre objectif a toujours été de faire des IS un évènement à part entière et non simplement un évènement sportif, au fil des années on a aussi appris à progresser en terme de prestations.
Cela veut dire que le tennis est un prétexte ?
A.H : Pas du tout, mais dans une ville comme Strasbourg on est en concurrence avec tous les types d’évènements, et notamment face à la récurrence des évènements sportifs liés au Racing Club de Strasbourg et de la SIG.
P.S : Notre modèle est un peu celui du Grand Prix de Lyon, référence en la matière, qui est un vrai succès en terme de relations publiques avec le tennis au centre des festivités, c’est pour cela que l’on se bat chaque année pour attirer des stars du circuit.
Parlons en, comment fait‐on ?
A.H : En accueillant les joueuses de façon exemplaire pour qu’elles désirent revenir l’année suivante, mais aussi en se déplaçant sur les grands tournois en Europe pour rester constamment en contact.
Vous ne parlez pas des agents et des garanties ?
P.S : Je vais être clair, les agents ne parlent que d’argent donc on a très peu de relations avec eux car notre ligne de conduite est claire depuis que l’on est aux commandes du tournoi, nous ne versons aucune garantie, cela peut paraître risqué mais on ne changera pas. En revanche, cela implique par exemple que l’on soit très proches des familles des joueuses.
Est‐ce que cette ligne de conduite n’est pas guidée par le fait que le tournoi est celui de la Ligue d’Alsace ?
P.S : Non, il reste que notre objectif chaque année est d’équilibrer notre budget qui est d’1 millions d’euros et d’offrir un spectacle de grande qualité, nous sommes considérés comme le meilleur Tier 3 du monde et nous en sommes très fiers.
L’autre particularité c’est que les IS sont la répétition presque parfaite pour Roland Garros ?
A.H : On y tient en effet c’est la force de l’évènement, c’est pour cela que la terre battue est la même que celle de la Porte d’Auteuil, d’ailleurs notre service d’entretien se rend régulièrement à Roland Garros, les balles sont également identiques.
P.S : C’est évident que c’est une vraie force, surtout depuis que les IS ont un vrai label de qualité. Les joueuses viennent en Alsace sans pression car ce n’est ni le prize money, ni les points qui les attirent, mais la volonté de se préparer idéalement pour Roland Garros.
Votre meilleur souvenir ?
A.H : L’an dernier, deux jours à guichets fermés, un temps superbe, et Amélie Mauresmo comme super star.
P.S : Ils sont à venir, cette édition 2008 sera très intéressante, je suis aussi heureux de constater que le tournoi sera retransmis en Amérique du Sud pour la première fois, cela aussi c’est la récompense du travail de toute notre équipe.
Publié le mardi 20 mai 2008 à 08:49