Jo‐Wilfried Tsonga s’est incliné face à un peu plus fort que lui sur deux jeux décisifs vraiment décisifs. Le numéro 1 français a commis trop de fautes directes sur service adverse. Avec la défaite de Davydenko dans l’autre match, Tsonga est mathématiquement éliminé.
Quand la première balle de Tsonga va, tout va… un peu mieux. C’est la première impression qui se dégageait à l’entame du premier set. Malgré un break concédé d’entrée, le Manceau trouvait la bonne carburation et recollait vite à 2–2 avant de commencer à lâcher les séries d’aces, ceux qu’on avait un peu attendu contre Davydenko : un mo‐mo‐motus, le fameux quatre aces à la suite à 3–3 et Del Potro allait s’asseoir avec la même tête qu’André Agassi à Wimbledon quand il essuyait les salves d’Ivanisevic sans broncher. Jeu blanc contre jeu blanc, le Français et l’Argentin faisaient dans la sobriété sur leur engagement. Ils atteignaient tranquillement ce qu’ils étaient venus chercher : un tie‐break, le troisième de Tsonga en quatre sets. Mais le jeu décisif révélait l’autre sentiment latent du 1er set : sans être monstrueux, Del Potro était un tantinet plus solide du fond, commentant moins de fautes directes, se montrant même très entreprenant pour venir finir au filet (quelque chose qu’on ne l’avait pas encore vu faire, même à l’US Open). Ce sont justement les fautes directes qui mettaient Tsonga dans le zag sur les points de 3–2 à 4–3. Del Potro finissait le travail sans trembler (7−4).
Rebelote au 2ème set, un mauvais départ de Jo ne l’empêchait pas de se remettre en selle en montant enfin son niveau de jeu du fond. 2–0, 2–2 quelques minutes plus tard et nous voilà reparti pour un galop d’entraînement des deux jeunes loups sur leur service, entrecoupé ici ou là de points à la Tsonga : service, agression en deux coups et volée amortie. Mais en servant le premier dans ce deuxième set, Del Potro pouvait mettre la pression sur le Français lors du money‐time. Elle arrivait à 5–4. Mené 15–30 sur son engagement, Jo sortait la version Noah : double smash en extension pour revenir à 30 égalité, volée tranchante pour le 40–30, et couverture « Passe‐moi si t’es un homme » pour recoller à 5 partout, et deux jeux blancs après, aller arracher un nouveau tie‐break. Del Potro s’y révélait encore un sacré loustic. Acculé par des attaques parfaitement placées du numéro 1 français, il sortait le passing qui tue pour s’offrir un 5–2 et deux services à suivre. Une double faute sur le coup suivant rassurait sur l’humanité du garçon, pour le reste l’Argentin ne tremblait pas pour finir sur sa 3ème balle de match.
Del Potro reste en lice pour le 2ème billet derrière le vainqueur du match Djokovic‐Davydenko.
Publié le mardi 11 novembre 2008 à 13:12