Hier, la victoire de Marion Bartoli sur Sloane Stephens ressemblait fortement à une tragi‐comédie en trois actes. Le cadre est celui des courts de tennis du campus de Yale. La scène se déroule lors du second tour de New Heaven. Le décor est planté, la pièce peut débuter. Dès le lever du rideau, la Française prouve qu’elle a du coeur et montre un visage conquérant en breakant deux fois une Américaine qui n’y est pas (6−1). Fin du premier acte qui se résume tout simplement au premier set. Mais, après l’entracte, voilà que la jeune espoir de 19 ans se révolte et ne laisse aucune chance à Bartoli. Elle signe alors un 6–0 dans la seconde manche. Cependant l’acte II n’est pas encore terminé. Stephens continue sa promenade et domine encore la 11e mondiale pour mener 3–0 au début du troisième set. Neuf jeux d’affilée, Stephens est alors au sommet de son art alors que la native du Puy‐en‐Velay semble complètement sortie de son match. Mais au théâtre comme au tennis, les apparences sont souvent trompeuses et les retournements de situations nombreux. Marion Bartoli va le prouver en relançant complètement l’intrigue du match. Pour ce troisième et dernier acte, elle clôt la pièce de façon magistrale en remportant six jeux d’affilée (6−3). Elle salue le public après une heure et 48 minutes de représentation. La Française est passée par toutes les émotions mais elle a finit par s’imposer sur un score de 6–1 0–6 6–3. Comme le comte de Gormas le clamait : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. » Elle reste à l’affiche de ce tournoi de New Heaven où elle retrouvera l’Italienne Sara Errani en quart de finale. Pour une rencontre digne de la commedia dell’arte ?
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Publié le mercredi 22 août 2012 à 10:33