AccueilLe blog de la rédac'Et si, et si... "Grigou" devenait Dimitrov ?

Et si, et si… « Grigou » deve­nait Dimitrov ?

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Et si c’était l’année de Grigor Dimitrov, à Wimbledon ? Oui, je sais, vous allez me dire que cela fait un petit moment que nous atten­dons cet avène­ment. Vous allez me dire aussi que d’avoir battu Ryan Harrison, puis Luke Saville, ce n’est pas une perfor­mance qui doit pousser à un opti­misme parti­cu­lier. Et vous avez raison. 

Néanmoins, Grigor a passé un cap, cette année. Son quart de finale en Australie en témoigne. Ses quatre titres, dont un à Eastbourne, il y a deux semaines, sur trois surfaces diffé­rentes en l’es­pace de neuf mois égale­ment. Est‐ce l’ap­port de Roger Rasheed ? Le Bulgare en est convaincu. « Il m’ap­porte beau­coup », explique‐t‐il en confé­rence de presse. « De la disci­pline, la capa­cité à choisir le bon coup, ce genre de choses. Je joue un meilleur tennis sur le court et je suis, du même coup, beau­coup plus constant » Mais c’est aussi lui‐même qui semble avoir progressé : « Pour moi, ce n’était qu’une ques­tion de temps. Il s’agis­sait d’ap­prendre de moi‐même. Ca a cliqué. C’est arrivé. C’est assez diffi­cile à décrire. »

Attention, oui, atten­tion, car je vais vous ressortir là la terrible compa­raison avec Roger Federer. Non, chut, ne criez pas encore. OUI, Grigou n’est plus, n’est pas, ni ne sera ce fameux « Baby‐Fed ». OUI. Mais Dimitrov possède une palette tennis­tique assez simi­laire à celle du Suisse à ses débuts. D’ailleurs, ses propos le confirment lors­qu’il souligne l’un de ses problèmes actuels : « Choisir le bon coup. » Cette phrase, Madeleine Bärlocher, première forma­trice de Roger Federer, l’a prononcée au sujet du Bâlois, ciblant l’un des soucis de son protégé dans ses jeunes années. Lorsque l’on sait tout faire, on a tendance à s’égarer sur le court. Et faire les mauvais choix. Oublier le réalisme. 

Choisir le bon coup, c’est ce que Dimitrov semble réussir de mieux en mieux ; bien servi par une condi­tion physique plus affirmée – pas une surprise pour un garçon qui travaille avec Roger Rasheed. C’est encore ce qu’on a pu constater sur le court face à Saville – bien fragile oppo­si­tion, nous sommes d’ac­cord : un jeu intel­li­gent, en varia­tion de zones, de longueurs et d’ef­fets. Sur ce qu’il montre depuis Roland Garros, il y a de quoi espérer quelques belles choses de la part du Bulgare. Comme un symbole, d’ailleurs, il célé­brait, aujourd’hui, son tout premier match sur le Center Court de Wimbledon, ce tournoi qu’il a gagné en 2008 chez les Juniors. « J’ai été très honoré de jouer sur le Central aujourd’hui », affirme‐t‐il ce mercredi. « C’est le rêve de n’im­porte quel gamin. J’étais juste heureux d’en­trer sur le court et de jouer un match comme ça. Et je me suis senti à l’aise. »

Nul doute qu’il pourra y regoûter d’ici la fin de la quin­zaine. Bien servi par certaines défec­tions, dont celle de David Ferrer, il peut clai­re­ment viser un quart de finale explosif face à Andy Murray. Le genre de match qui peut défi­ni­ti­ve­ment lancer une carrière. Qui sait, ce sera peut‐être dans une semaine tout juste. Alors nous saurons si « Grigou » est enfin devenu Dimitrov.