AccueilCote n°2 : Baghdatis, le retour ?

Cote n°2 : Baghdatis, le retour ?

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Sept mois de galère, cinq d’espoirs. Ainsi peut se résumer la saison de Marcos Baghdatis. Le Chypriote avait déjà du retard à l’allumage, démar­rant l’année 2009 à la 98ème place mondiale. Les mois défi­lant ont empiré les choses, jusqu’à voir Marcos plonger hors top 150. En cause, des bles­sures à répé­ti­tion depuis un an : fissure à la cheville, frac­ture au poignet, hernie discale, pour finir sur une entorse au genou en juin, à ‘s‑Hertogenbosch. En cause égale­ment : une dyna­mique néga­tive et un manque de confiance flagrant toute la première partie de saison. 12 victoires pour 14 défaites de janvier à juillet. Pis, une inca­pa­cité à passer le deuxième tour d’un tournoi pendant 5 mois. L’éclaircie qui cache la tempête : un huitième de finale au Melbourne Park, le théâtre de ses exploits passés.

Et puis, sur un Challenger à Vancouver se produit un déclic. Arnaud Clément le disait, enchaîner une victoire, une deuxième, une troi­sième, quel que soit l’adversaire, c’est la recette pour reprendre confiance. Au Canada, Marcos, de retour de bles­sure, bat cinq joueurs classés au‐delà de la 200ème place et remporte son premier titre de la saison. Un Challenger, mais un titre quand même. La dyna­mique change toute la donne et Baghdatis repart sur des bases nouvelles. Titre à Saint Rémy‐de‐Provence, titre à Tashkent… Et pour couronner le tableau, un succès incroyable, car telle­ment ines­péré, au Stockholm Open. Une véri­table renais­sance, un premier titre ATP depuis deux ans et demi. Au final, une deuxième partie de saison grati­fiée de 23 victoires pour 4 défaites et une constante, s’il en est : sa capa­cité, sur des instants précis, à retrouver une force, une puis­sance et sa gran­deur passée, à mettre en danger des joueurs bien mieux classés. Robin Söderling, Tommy Robredo, Juan Carlos Ferrero, Mardy Fish… De beaux noms accro­chés à son tableau de chasse malgré une année difficile.

A l’orée d’une nouvelle saison, d’un nouveau départ et de nouveaux espoirs, Marcos Baghdatis, fort de ces épreuves surmon­tées, est confiant. « Tout ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort. » Que l’adage nietz­schéen se vérifie et le Chypriote devrait revenir en boulet de canon. Toujours est‐il qu’il est confiant, lui. Mieux, qu’il se fait à nouveau confiance et c’est bien le plus impor­tant. « Je peux revenir très vite là‐haut », affirmait‐il il y a peu dans les colonnes de Sports. « Pourquoi pas rentrer dans le top 5 ! Je pense qu’il y a de la place pour moi, même s’il y en a peut‐être moins qu’à l’époque où l’on ne voyait que Federer et Nadal. » Avec une telle ambi­tion et la dyna­mique de sa fin de saison, l’on ne peut qu’imaginer le voir réin­té­grer très vite le top 30, puis le top 20, puis… L’ambition est là, la moti­va­tion égale­ment, d’autant qu’il se donne encore pas mal d’années de jeu et de plaisir : « Je veux être à fond pendant les sept‐huit ans qu’il me reste dans ma carrière. »

Sans sponsor, la bannière chypriote floquée au cœur, Baghdatis possède encore les armes pour retrouver la lumière. Aux côtés d’Eduardo Infantino, son coach depuis Roland Garros, il a recouvré un allant, une densité et physique, et tech­nique, lais­sant entre­voir une puis­sance réta­blie, ce fameux coup droit et, surtout, ce tennis sémillant dont il nous grati­fiait il y a trois ans. 

Pour ces raisons, Marcos, en 2010, nous on y croit !