Avec les révélations d’Andre Agassi, se pose la question de ses sponsors et de leur engagement à ses côtés. En plus de contrats avec Longines et Vuitton, Andre a besoin de financements pour ses œuvres de charité.
Selon les experts du milieu, l’image actuelle de l’Américain, homme de cœur, philanthrope, devrait le protéger du désengagement de ses sponsors. Si l’affaire avait été rendue publique avant sa retraite sportive, il en aurait été tout autrement. « Il n’y a aucun doute qu’il aurait été banni et rejeté par tous sponsors », estime Dominic Curran, directeur de Synergy Sponsorship, qui gère des budgets sponsoring tels Guiness, British Airways ou Powerade. « Le problème n’est pas seulement dans le fait de prendre des produits dopants ou des drogues récréatives, mais surtout d’ingurgiter une substances aux conséquences terribles. N’importe quel sponsor aurait lâché Agassi comme un tison brulant et n’aurait pu souffrir d’être associé à une telle affaire, à un mensonge d’une telle échelle. »
Le récit d’un come‐back
Aujourd’hui, le business Andre Agassi devrait se remettre de ces révélations. « La question est de savoir si ces confessions auront un impact sur la marque Agassi, bâtie années après années », soulève Pippa Colett, de Sponsorship Consulting. « Je ne pense pas. Je pense que les gens verront ces révélations comme une confession au sens littéral. Agassi sera vu comme un champion revenant de très loin. » En effet, en 1997, l’année où il affirme s’être drogué, Andre Agassi clôture la saison à la 122ème place mondiale et se retrouve relégué au circuit Challenger. 1997, sa seule saison sans titre. L’année d’après, le voilà de nouveau au sommet. 5 trophées, 5 finales et la quatrième place mondiale. Un retour au premier plan d’autant plus beau que la chute avait été brutale. Un scénario qui, allié à la personnalité attachante du Kid de Las Vegas, le rend d’autant plus populaire.
Une stratégie marketing ?
« Il est toujours difficile pour un sponsor d’investir dans un individu, une personne, parce que l’on n’est jamais sûr de ses actes et de sa bonne conduite. S’il se drogue, s’il boit, s’il conduit ou se comporte mal… Heureusement, la carrière d’Agassi est terminée donc ce n’est plus vraiment un problème », ajoute Pippa Colett. Agassi, en bon businessman, aura sûrement pesé le pour et le contre avant de révéler cette vérité, une bombe qui dépasse le cadre du tennis‐même, vue l’aura du personnage. De là à imaginer une stratégie marketing calculée de la part du Kid, il n’y a qu’un pas… A chacun de se faire son opinion.
Publié le jeudi 29 octobre 2009 à 13:12