Avec son naturel légendaire, Gaël Monfils s’est longuement exprimé sur sa difficile victoire du jour face à Diego Schwartzman au 2e tour de Roland Garros. Les confidences du Tricolore, qui a dû puiser aujourd’hui pour décrocher sa place au 3e tour !
Gaël, tu t’es fait peur aujourd’hui ?
On a toujours peur. Après je n’aime pas trop ce mot. Aujourd’hui, franchement, c’était difficile. Après sur le terrain, on cherche des solutions, on essaie de gagner, mais finalement, on n’a pas peur. Ce n’est pas le bon mot.
Tu étais tendu ? Est‐ce cette tension qui explique ce match compliqué ?
Pas forcément. Au début, franchement, je jouais correctement. A un moment, il ne faut pas non plus oublier que le mec en face jouait bien. Il me bloquait coté revers, avec des balles rasantes, en prenant la balle tôt. Il m’a imposé un style qui n’était pas le mien. Et à 5–4 au premier set, ce n’est pas le moment pour changer de tactique et essayer de commencer à mettre des lattes dans tous les sens… Franchement aujourd’hui c’était difficile car tactiquement, il m’a proposé quelque chose de différent et j’ai mis beaucoup de temps à trouver une solution.
T’attendais‐tu à ce genre de résistance de sa part ? Et justement, est‐ce qu’une telle résistance t’a troublé ?
Troublé peut être pas, parce que le gars est là aussi pour jouer sa chance à fond. J’avais aussi vu à Istanbul qu’il avait fait un super match sur Rodge (Federer). Même à Indian Wells, je trouvais qu’il jouait déjà très bien. Mais moi ce qui m’a vraiment étonné aujourd’hui, c’est qu’il n’avait pas beaucoup de sautes de concentration. Il a mis un set et demi avant de me donner une petite brèche. Il était un peu moins mobile sur quelques jeux et après, il est tout de suite reparti sur une base très forte. C’est rare qu’un mec qu’on ne connait pas encore très bien comme lui tienne aussi bien la cadence et aussi longtemps, tant en revers qu’en coup droit.
Que penses‐tu de ton niveau de jeu après ces deux premiers matchs ?
La question du niveau de jeu ne se pose même pas en fait. Chaque match est différent, et aujourd’hui, j’aurais très bien pu perdre. Le gars en face, il joue au bien au tennis quoi ! Franchement, il a fait un super match. Ça se joue à rien. Je suis vraiment chanceux. Je ne me suis donc pas posé la question de savoir si je jouais bien ou pas sur le court. Je voulais juste gagner, et c’est tout.
Conférence de presse Gaël Monfils Roland‐Garros… par rolandgarros
On t’a venu dessiner un smiley sur le court à la fin du match. Peux‐tu nous expliquer pourquoi ?
Il y a 2 raisons. La première, c’est que j’étais content d’avoir gagné et je voulais le faire partager et remercier le public. La deuxième, c’est que je suis parrain d’une plateforme sur le net et je voulais leur faire un clin d’oeil. Je trouvais que c’était le bon moment pour le faire.
Peux‐tu nous parler un peu de ces coups droits « jumpés » que tu sors au 4e set sur des moments assez tendus…
Ça va vous paraitre bizarre (il s’arrête). Bon, quand je dis un truc, c’est toujours bizarre (sourire), mais c’est plus facile pour moi de faire un coup droit sauté qu’un coup droit normal car moi, je me sens plus à l’aise en sautant. Je veux dire par là que si à un moment, je sens qu’il faut que je saute pour me sentir à l’aise, je le fais.
Tu joues et gagnes souvent des matchs en 5 sets à Roland Garros. Tu aimes ça finalement ?
Non, franchement je m’en passerais bien. Il y a 2 défaites en 5 sets que je regrette vraiment ici, ce sont les matchs sur Murray et Fognini. Le problème des 5 sets, c’est aussi que tu perds plus de jus mentalement. Aujourd’hui, j’ai eu une bonne heure et quart à haute intensité mentale. Physiquement ça va car finalement, les 5 sets étaient assez rapides. Mais mentalement en 5 sets, on s’use un petit peu et c’est un peu chiant.
Tu vas affronter Pablo Cuevas au prochain tour. Un mot sur lui ?
Pablo, je le connais très bien. On s’est joué en coupe du monde des moins de 16 ans à la Baule, j’avais fait un match en 3 sets de dingue, on s’était bien marrés. Depuis, on a fait beaucoup d’entrainements ensemble et on s’est aussi rejoué à l’US Open une année, j’avais gagné 3 fois 6–4 à 11 heures du mat’, s’il vous plaît (Rires) ! Je sais qu’il a gagné beaucoup de matchs sur terre battue dernièrement. Voilà, ça va être un bon match de terriens. Je sais qu’il a eu un match long lui aussi aujourd’hui. Il va falloir qu’on récupère bien tous les deux. Je vais bien me reposer d’ici là, en espérant aussi qu’il ne fasse pas un match énorme. J’essaierai de mieux jouer, de monter en puissance.
De votre envoyée spéciale à Roland Garros
Publié le mercredi 27 mai 2015 à 20:09