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Nadal joue au tennis, Zverev veut réciter le sien, c’est la grande différence

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Même Rafael Nadal en personne n’y a pas cru. Comment a‑t‐il pu remporter le premier set après avoir été dominé dans les échanges, en puis­sance, et dans un tie‐break où Zverev menait 6 point à 2 ?

Au‐delà du mental, qui est mis à toutes les sauces pour expli­quer les échecs de l’Allemand, il faut bien avouer que Zverev ne possède toujours pas la palette de coups qui lui permettra aux moments impor­tants de sortir de ses schémas avec efficacité. 

Le point à 5 à 3, 15–0 est symbo­lique de cette carence. Zverev sert une première de feu, Nadal remet mi‐cours et l’Allemand peut abso­lu­ment tout faire pour clore le point. Au final, il impro­vise un coup en touché digne d’un tournoi ITF, Nadal en profite et le crucifie au filet.

Sur le fameux passing en bout de course sur balle de set dans le tie‐break, là aussi, Zverev a toutes les options. Il choisit de frapper long, très long, trop long, dans la course de Rafa sur son coup droit, histoire de lui donner le bon angle pour le passer croisé court. 

Enfin pour finir ce bilan, la balle de set victo­rieuse en est le résumé parfait. L’Allemand ne lève pas les yeux, et frappe très fort droit devant. Rafa, malin, reste figé et balance un passing de fou. 

Alors oui, Zverev malgré tout cela aurait pu l’emporter, alors oui, son obsti­na­tion est admi­rable mais on a aussi envie de dire que s’il était plus lucide, s’il avait un petit jeu, et l’idée de créer de temps en temps un autre schéma que sa filière clas­sique, alors sur certaines situa­tions, il s’épar­gne­rait un stress indigne de son talent. 

Certes cette bles­sure est horrible mais elle ne doit pas cacher certains erre­ments de l’Allemand quand il s’agit de boucler un point, un set, un match. 

Au‐delà de travailler sa tête, il doit aussi comprendre que tous les plus grands ont toujours eu la capa­cité de s’adapter, de changer d’op­tion même aux moments clés. 

Dans ce registre, Rafael Nadal est un expert absolu, un « truqueur » au sens noble du terme, variant les plai­sirs, les vitesses, et les courses. 

C’est au final la grande leçon de cette demi‐finale : Nadal joue au tennis, Zverev veut réciter le sien quoi qu’il arrive. 

C’est la grande diffé­rence entre ces deux cham­pions et elle se traduit dans leur palmarès respectif. D’un côté 21 titres du Grand Chelem, de l’autre, beau­coup de louanges et de prévi­sions mais aucun trophée majeur. Le temps passe et bientôt presse…