Dans un entretien accordé à L’Equipe, Gilles Cervara, l’entraîneur de Daniil Medvedev, est revenu sur la dernière finale de l’US Open. Remportée 7–5, 6–3, 5–7, 4–6, 6–4 par Rafael Nadal, celle‐ci a laissé un souvenir indélébile dans la tête du coach français. Récemment élu « entraîneur de l’année », il se souvient d’un moment particulier à la fin du deuxième set : « Quand Rafa mène deux sets à rien, je me souviens de m’être dit : « OK, ce que fait Daniil, c’est plutôt bien, il faut continuer quoi… ».
Mais une fois la balle de deuxième set jouée, il se passe quelque chose d’intéressant. Daniil est à l’autre bout du terrain, il me regarde, je me lève en l’applaudissant, du type « Allez ! tu es dans la bonne voie, continue pour garder espoir ». Et là, je vois dans sa réaction un truc du gens : « Mais qu’est‐ce que tu me dis, continue quoi ? » Du coup, je me dis : « Ah ouais, mon coco, t’y crois pas ? Ben j’ai pas de raison d’y croire alors ». Et je me suis mis dans une posture physique et énergétique qui lui renvoyait ce qu’il me renvoyait. Pourquoi je m’emmerderais à y croire si t’y crois pas ? C’est aussi pour le faire chier, parce que je sais qu’au fond de lui, il n’est pas comme ça, que c’était une façon de relâcher la pression. En tout cas, il y a eu une réaction et un changement de physionomie du match. »
Publié le samedi 28 décembre 2019 à 11:13