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Le mystère Monfils

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Arrivé à Roland Garros « fatigué » et sans grandes certi­tudes sur son tennis, Gaël Monfils enchaîne depuis lundi des perfor­mances complè­te­ment hors du commun. Aussi spec­ta­cu­laire qu’i­nat­tendu, ce bref regain de forme inter­vient à Roland Garros, lieu déci­dé­ment magique pour l’ex demi‐finaliste du tournoi. En quelques jours, le Monfils brouillon et hési­tant du premier semestre 2013 s’est trans­formé en épou­van­tail de la terre battue. Jusqu’où ira‐til ?

« Je ne suis pas dans le rouge, mais je ne suis pas dans le vert non plus. Je suis fatigué, physi­que­ment et menta­le­ment. » Voici ce que décla­rait Gaël Monfils samedi soir, peu après sa défaite en finale à Nice face à Albert Montanes, alors classé au 82e rang mondial. Bref, La Monf arri­vait Porte d’Auteuil dans des condi­tions déli­cates, pas vrai­ment annon­cia­trice d’un Roland réussi. Son premier tour face à Tomas Berdych, tête de série numéro 5 et récent demi‐finaliste à Madrid s’an­non­çait même fran­che­ment compliqué, à tel point qu’à la rédac­tion de WLT, une défaite sévère du Français était pronostiquée. 

Quatre‐vingt seize heures plus tard, voilà Monfils qualifié pour le 3e tour, double vain­queur de deux des joueurs les plus en forme du moment : Tomas Berdych et Ernests Gulbis. Deux combats homé­riques, livrés dans l’en­ceinte d’un Court Central élec­trisé par ce Gaël retrouvé. Nous qui pronos­ti­quions une défaite en trois sets du Frenchy face au Tchèque, puis une explo­sion physique face au Letton le lende­main nous sommes complè­te­ment ratés. Pire, LaMonf nous a bluffés. Retrouvant sa soli­dité d’antan, ses courses éclair, son service canon et son coup droit lasso, l’ex‐7e joueur mondial s’est litté­ra­le­ment méta­mor­phosé. « C’est l’effet Roland Garros » tente‐t‐il d’ex­pli­quer. « Chaque fois que je reviens ici, la magie opère. Ce que j’ar­rive à faire, fran­che­ment, ça me surprend. »

En l’es­pace de 4 jours, Gaël Monfils a pris une telle dimen­sion que l’on commence à se demander jusqu’où ce Roland Garros 2013 pour­rait le mener. Au prochain tour, il se retrou­vera face à Tommy Robredo, 31 ans, et certai­ne­ment fatigué par ses 5 sets disputés au deuxième tour face à Sijsling. Sur le papier, ce match reste parfai­te­ment jouable pour le Monfils version Berdych/Gulbis. Derrière, ce serait Nicolas Almagro ou Andreas Seppi en huitièmes, puis, pous­sons le rêve un peu plus loin, David Ferrer en quarts de finale. Or les Ferrer – Monfils joués à Roland ont toujours tourné à l’avan­tage du Français. Bref, l’éternel chou­chou du public de la Porte d’Auteuil dispose, quoi qu’on en dise, d’un tableau rela­ti­ve­ment ouvert. Le tennis est là, l’envie aussi. Reste l’in­connue physique. Monfils ne risque‐t‐il pas d’ex­ploser en vol ? « Sur ce point‐là, je m’in­quiète toujours autant » avoue‐t‐il. « J’essaie de ne pas le montrer. J’arrive à contenir, mais je ressens une vraie fatigue. Le soir, je suis fatigué, le matin, quand je me lève, je suis fatigué… Je mets plus de temps à me déver­rouiller. Mais j’es­saie de gérer comme je le peux. »

La raison devrait nous pousser à annoncer une défaite immi­nente de Gaël Monfils dans ce Roland Garros 2013, tant il a déjà puisé sur le plan physique et mental lors de ses deux premiers matches. Mais la magie de Roland aidant, les pronos­tics concer­nant LaMonf n’ont plus rien de raison­nable. Que le show continue !

De votre envoyée spéciale à Roland Garros