AccueilLes grands témoins… Patrick Mouratoglou

Les grands témoins… Patrick Mouratoglou

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Le rideau tombe sur la saison 2014. À cette occa­sion, WeLoveTennis a décidé de dresser un bilan de cette année tennis­tique, riche en événe­ments et émotions. De Serena Williams à Roger Federer, en passant par Novak Djokovic, Fabio Fognini ou Stan Wawrinka, nos grands témoins vous livrent leurs analyses, avec passion. Patrick Mouratoglou, consul­tant sur Eurosport et entraî­neur de Serena Williams, et Lionel Roux, consul­tant sur Canal+ et entraî­neur de l’équipe de France de Coupe Davis, suivent toutes les semaines l’actualité du tennis. Et possèdent un regard avisé sur le monde de la petite balle jaune.

Le coup de cœur…

« Il y a la victoire de Serena Williams à l’US Open, car les six premiers mois ont été très durs, en terme de résul­tats, en terme de confiance qu’elle avait perdu, de moti­va­tion aussi car quand les choses vont mal, tout s’enchaîne. Elle est redes­cendue très vite et elle est remontée tout en haut très vite fina­le­ment. L’US Open a été excellent tout le long, elle n’a pas perdu un set du tournoi. C’était l’inverse de ce que l’on avait vu sur six mois : une soli­dité énorme. Le Masters, oui, car il fallait faire bien finir pour terminer l’année numéro un. Sharapova pouvait lui passer devant. C’est ça le coup de cœur, la finale contre Simona Halep. La manière dont elle a réagi en gagnant 0 et 3 alors que trois jours avant elle avait perdu 6–0 6–2. Elle ne voulait plus jouer, elle voulait rentrer. Elle m’a dit « je veux rentrer aux Etats‐Unis ». Gagner aurait déjà été très bien, mais elle l’a fait avec la manière en plus. Être capable de prendre sa revanche en infli­geant une telle défaite, je trouve que c’était un message très fort. Pour qui que ce soit prendre 0 et 2 et rejouer l’adversaire quelques jours plus tard, tu n’arrives pas en grande confiance. »

Serena peut‐elle se rapproche de 22 titres du Grand Chelem comme Steffi Graf…

« Pourquoi pas, mais en ce moment elle bat beau­coup de records. Elle en bat chaque semaine, puisqu’elle est la numéro une mondiale la plus âgée de l’histoire. Après, 18 à 22 c’est loin, mais à la fin de l’année prochaine elle peut en être proche. Tout est possible. Quand on va commencer à s’en appro­cher, on va y penser de plus en plus fort, mais on y pense déjà, c’est certain. C’est un objectif clair. »

Coup de cœur dans le tennis masculin…

« En terme de person­na­lité, de tennis, d’histoire, Grigor Dimitrov a tout pour devenir une grande star et c’est quelqu’un que j’aime beau­coup. Kei Nishikori va faire un bien fou au tennis asia­tique. Dimitrov est un mec extra­or­di­naire. Il a tout. Pour le moment, il lui manque encore l’essentiel, gagner un Grand Chelem. »

Coup de cœur français…

« Ce n’est même pas le match de Gaël Monfils contre Roger Federer à l’US Open, c’est Monfils tout court. Son début d’année déjà qui a été excellent, puis L’US Open où il a balle de match sur Federer, enfin, il fait ce match en finale de Coupe Davis… »

Le retour de Federer au premier plan…

« Il y a deux choses à noter : plus de bles­sure. Il jouait avec un mal au dos depuis deux ans. Au‐delà des matches, il a pu enfin s’entraîner et se faire un vrai foncier. Les années précé­dentes à Roland‐Garros, je le voyais s’entraîner pas plus de 20 minutes, il savait qu’il devait gagner rapi­de­ment. Ensuite, il y a eu une vraie démarche tennis­tique avec un constat : « J’ai 33 ans, j’ai en face de moi un tennis qui a évolué avec des joueurs qui, en fond de court, ne ratent pas grand chose et qui couvrent excep­tion­nel­le­ment bien le terrain, Djokovic, Murray, Nadal, qui me font jouer le coup de plus à chaque fois. Plus je vais avancer en âge, plus je vais être en diffi­culté ». Il a donc fait évoluer son jeu vers l’avant pour raccourcir les échanges et tirer parti de ses grands coups afin de se préserver physi­que­ment. C’est complè­te­ment cohé­rent. Quand tu combines cette stra­tégie, le fait qu’il ait retrouvé la pléni­tude de ses moyens physiques, et que tu y ajoutes les qualités de cham­pion et de tennis qu’il possède, ce n’est pas du tout surpre­nant qu’il revienne proche du sommet. Il ne se fatigue pas, il a un tennis fluide, un corps en meilleur état que les autres, il a toujours autant envie, avec son style de jeu, il prend énor­mé­ment de plaisir. »

La relève tricolore…

« Aujourd’hui, c’est Lucas Pouille le plus avancé. Il a un tennis d’avenir et une colla­bo­ra­tion avec Emmanuel Planque qui donne des résul­tats. Ensuite, il y a quelqu’un comme Enzo Couacaud, ou encore Laurent Lokoli qui nous a régalé à Roland Garros. Pouille et Couacaud sont sur les mêmes progres­sions en terme de timing. Lucas (20 ans, 133eme mondial) est proche d’intégrer le top 100 et Enzo (19 ans, 239eme) est proche du top 200. Il y a des temps de passage à respecter, et tous les meilleurs l’ont fait. Pour gagner un Grand Chelem, il leur faut plus de temps et il y aura encore beau­coup d’étapes à passer. »

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