Une performance majuscule : Garbine Muguruza a sorti la tenante du titre, Serena Williams, à Roland Garros. Une victoire impressionnante, 6–2 6–2, acquise d’une main de fer par cette jeune fille de 20 ans, 35ème mondiale. En conférence de presse, l’Espagnole était radieuse, mais posée à l’heure de débrifer le plus grand succès de sa jeune carrière.
Qu’est‐ce qu’elle t’a dit à la fin du match ?
A la fin du match, Serena m’a dit que si je continuais à jouer comme ça, je pourrai gagner le tournoi. Je lui ai répondu que j’allais essayer de le gagner (rires) !
Qu’est‐ce qui a fait la différence aujourd’hui, sur une surface qui n’est pas ta préférée ?
J’aime la terre, en Espagne, on aime la terre, même si je préfère le dur. Et, aujourd’hui, tout était clair dans ma tête. Je suis restée concentrée du début à la fin, je savais ce que je devais faire sur le court. Il fallait que je sois agressive, que je cogne dur sans lui laisser la chance de diriger l’échange. Je voulais jouer très, très fort au centre du court. Dès l’échauffement, j’ai essayé d’être agressive et de frapper le plus fort possible en permanence pour l’étouffer. Elle joue vite, je joue vite… Je me disais que si je changeais ma ligne directrice, elle reprendrait confiance et serait en mesure de renverser le match. Donc j’ai tout fait pour garder la même ligne directrice.
Il y a eu un moment où tu t’es dit : « Je suis en train de gagner… » ?
Oui, j’en ai pris conscience en fin de match, à 4–1, par là, sur les derniers jeux. Je me suis dit : « Oh mon Dieu… Je suis en train de battre Serena… Allez, calme‐toi, elle aussi elle est nerveuse. Toi, tu es en position de force, puisque tu es en mesure de gagner. Fais ce que tu as à faire, c’est tout.
Certaines joueuses donnent l’impression de ne pas croire en leur chance de gagner contre Serena au moment de rentrer sur le court. Ca n’a pas été ton cas ?
Non, je me suis vraiment dit que j’avais une chance quand je suis rentrée sur le court. J’avais joué contre elle il y a deux ans, et ça avait été épouvantable, j’étais bien trop nerveuse. Aujourd’hui, j’ai essayé de faire abstraction, d’oublier que j’avais Serena en face. Je devais simplement jouer mon jeu.
Comment tu vas gérer cette victoire ?
Je suis super heureuse, évidemment. Mais, ce soir, quand je vais me coucher, je veux rester calme. Mon tournoi n’est pas fini et j’ai envie de disputer encore beaucoup de matches. On va fêter un peu ce succès, mais je vais très vite me reconcentrer. Je veux rester dans le tournoi et aller le plus loin possible.
C’est un rêve de battre cette joueuse ?
Un rêve ? J’étais convaincue que je battrai un jour Serena. C’est mon idole de jeunesse, je la regardais à la télé quand j’étais petite… Oui, c’est un peu un rêve. Au fond, je voulais vraiment que ça arrive. Et je savais qu’un jour je la défierai sur un grand court.
Votre envoyé spécial à Roland Garros.
Publié le mercredi 28 mai 2014 à 15:44