« Je sue plus que d’habitude. Je suis plus fatigué que d’habitude quand je joue. Je ne sais pas ce qui se passe. Je fais tout ce que je peux pourtant. » Les observateurs l’avaient remarqué, Nadal l’a confirmé. Quelque chose ne va pas depuis le début du tournoi. Au bout de 20 minutes de jeu, le T‑Shirt de l’Espagnol est complètement trempé. Trois quart d’heure plus tard, son visage est marqué. A ces signes s’ajoutent une qualité de jeu détériorée, faite de premiers services faiblards et de balles souvent trop courtes. Quelque chose ne tourne pas rond physiquement, Rafa le sens, mais ne se l’explique pas.
« Je transpire beaucoup, regardez, j’ai dû changer 6 fois de T‑shirt en un seul match. J’ai aussi déjà perdu deux kilos et demi alors que je ne suis pas censé maigrir quand je joue. En fait, je suis un joueur qui transpire quand il est anxieux. Dans ces cas‐là, je sue plus. Pourtant ici, il n’y a pas d’anxiété particulière. Ce qui est préoccupant, c’est que je me fatigue à l’entraînement. Mais je n’ai aucun virus ou maladie particulière ! Je n’ai pas de fièvre et les analyses passées à Doha la semaine dernière n’ont rien révélé… La vérité, c’est que je suis plus fatigué que d’habitude. A Abu Dhabi, physiquement, tout allait parfaitement. Mais le virus qui m’a frappé la semaine suivante m’a fait perdre cette énergie qui fait de moi un meilleur joueur. Je suppose qu’à cause de ce virus, mon corps est un peu plus faible que d’habitude. »
Deuxième souci, moins préoccupant mais tout aussi important dans le jeu de l’Espagnol : son service. On se souvient qu’il avait été l’un des artisans majeurs de sa victoire à l’US Open. Or contre Tomic, Rafa a peiné dans ce secteur du jeu (58% de premières, 4 aces, 4 doubles). « Le service a été un problème ce soir. La vérité, c’est que j’ai mal servi. Et puis j’ai eu tord d’essayer de réduire la vitesse de mes premières balles pour gagner en pourcentage, ce n’était pas un bon plan. Pourquoi est‐ce que j’ai mal servi ? Je n’en sais rien… »
Rafa cherche des explications sans forcément les trouver. Son atout ? Le temps. Plus les jours passent, plus les chances que les effets de son virus s’estompent grandissent. « Le point positif, c’est que je suis en deuxième semaine sans avoir perdu un set. Je dois continuer à me battre pour réussir quelque chose de grand ici. »
Publié le samedi 22 janvier 2011 à 18:10