Hier en milieu de journée, Arnaud Clément nous a accordé une interview exclusive. A mi‐parcours de ce Roland Garros 2013, le capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis dresse un bilan de la première semaine. L’Aixois évoque également son nouveau rôle de consultant télé. Entretien.
Arnaud, est‐ce que tu peux me donner tes impressions sur ta première semaine en tant que consultant sur France TV ?
J’avais déjà fait une semaine à Monte Carlo, mais là c’est une période un peu plus intensive, donc c’est différent. L’équipe est très sympa, ça se passe bien. Je vous avoue que c’est pour moi assez intéressant de pouvoir suivre les matchs de cette manière là. On a plusieurs écrans donc quand il y a les Français qui jouent, on peut essayer de tout suivre en même temps.
Est‐ce que ce rôle de consultant a des similitudes avec ta fonction de capitaine de Coupe Davis ?
Même quand je ne commente pas, j’essaye de voir ce qui se passe, d’analyser, de débriefer les matchs, notamment avec Lionel Roux, l’entraineur de l’équipe de France. C’est un peu la même chose aux commentaires, on est beaucoup dans l’analyse, l’observation. On a aussi accès à de nombreuses informations et données, ce qui est intéressant pour moi.
Le premier jour où tu as commenté, tu étais dans quel état d’esprit ? Tendu ? Ou bien serein grâce à ton aisance avec les médias ?
Quand on commence quelque chose de nouveau, on n’est pas forcement très à l’aise, on ne prend ses marques qu’après 2 ou 3 jours de pratique.
Le plus dur dans un premier temps c’est d’essayer, en quelques secondes, c’est‐à‐dire entre deux points, de faire une analyse précise et concise. C’est le rythme des commentaires qui est un peu dur à trouver.
Cela fait un an que tu as arrêté ta carrière, est‐ce que ce costume de consultant où tu vois beaucoup de matchs te rend nostalgique de ton statut de joueur pro ?
Je ne ressens pas de manque de compétition mais j’aime toujours jouer et taper la balle. Après, je vous avoue que je me sens plus dans un costume de capitaine de Coupe Davis que dans un costume de commentateur, même si c’est quelque chose de très sympathique. Aujourd’hui, c’est cette responsabilité avec l’équipe de France qui représente l’essentiel de mon activité.
Tu peux nous décrire une journée type pour toi pendant Roland Garros ?
Il n’y a pas de journée type parce que tout dépend de la programmation des matchs des Français. Cela peut être régulier ou alors le coup de feu avec plusieurs matchs en même temps. J’essaye en tous cas de taper un peu la balle pour me détendre tous les jours, tôt le matin, ou tard le soir.
Quel bilan dresses‐tu de la première semaine des Français, notamment de Lucas Pouille ?
Lucas a montré à 19 ans déjà une belle maturité, parce que lorsqu’on reçoit une Wild Card pour son 1er Roland Garros, rentrer sur le court et jouer le tennis qu’il sait faire, c’est bien.
Je n’ai pas été surpris de son niveau de jeu. Il a fait un match solide sans jouer le match de sa vie. Et c’est déjà très bien parce qu’il faut le faire pour un premier Roland !D’un point de vue personnel, mon premier Roland j’ai perdu en 3 sets au 1er tour en ne faisant pas un très bon match. Lucas, lui, a réussi. Ce sont donc des signes encourageants et positifs pour la suite de sa carrière. Il faut aussi rester très prudent et c’est ce que j’aime dans son attitude, il est serein. Quand on le voit jouer et s’entraîner, j’ai notamment pu l’observer de temps en temps au CNE où à l’Open 13 lors de son match contre Julien Benneteau, on a l’impression qu’il sait où il va et qu’il travaille de manière très précise. Il faut désormais s’inscrire dans la durée et avoir un plan sur plusieurs années.
Que peux‐tu nous dire sur Benoît Paire ? Est‐ce que son arrivée en équipe de France passe par un comportement exemplaire sur le court ?
Benoît, je le suis depuis plusieurs années, il est d’Avignon, il s’entraîne à Aix en Provence donc je le vois évoluer depuis un moment et sa progression est très linéaire depuis plusieurs années. Pour les gens qui le connaissent moins, ça peut paraître en dents de scie par moments, mais ça l’est, encore une fois, beaucoup moins. Bien sûr que Benoît vient taper à la porte de l’équipe de France. C’est un joueur très apprécié, il est important d’avoir des jeunes qui arrivent, c’est une bonne émulation. Concernant son comportement, il a un comportement bien à lui avec beaucoup de réactions. Il montre beaucoup ses émotions, ça fait partie de sa personnalité. On peut voir déjà beaucoup plus de calme et de sérénité, plus de contrôle de lui même donc c’est très positif. Aujourd’hui, il continue de progresser, il travaille et c’est très bien.
Est‐ce que tu peux nous faire un bilan des autres Français pour ces premiers tours ?
On a des belles forces en présence. Richard et Jo ont été extrêmement solides depuis le début du tournoi, ils vont avoir des joueurs de plus en plus forts en face d’eux donc on va pouvoir juger réellement de leur niveau et de leur état de forme. Je ne serais pas étonné que les deux se retrouvent en demi‐finale parce que depuis le début de l’année et de la saison, ils ont été capables de battre les meilleurs. Alors pourquoi pas le faire à Roland ! Ils ont le physique, la volonté et le public pour les soutenir donc pourquoi pas ! Après, on peut aussi avoir d’autres belles émotions avec un Gilles Simon qui est déjà en huitièmes et qui peut continuer à faire de bonnes choses.
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Publié le dimanche 2 juin 2013 à 13:48