AccueilLe blog de la rédac'C'est pour quand la révolution ?

C’est pour quand la révolution ?

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Alors qu’il arbore fière­ment le RF sur sa casquette, le Roi Federer a connu un écart surpre­nant au pied du rocher moné­gasque. On a eu la chance de le suivre de près pendant trois jours, voici quelques indices pour essayer de comprendre où en est le Suisse.
« Je ne comprends pas pour­quoi Roger est venu ici. Ca doit être à cause du sponsor majeur de l’épreuve ? Ou pour l’argent.. » nous explique un jour­na­liste local sûre­ment mal informé mais surtout surpris par la déci­sion du Suisse. Et pour­tant s’il était venu la veille il aurait compris que l’ex numéro 1 mondial était là pour faire quelques réglages, après « 9 mois d’une saison sur dur pas aussi néga­tive que cela ».

A la ques­tion « Pensez‐vous prendre un coach au moins pour le mental ? », Roger a d’abord fait les gros yeux puis a gardé son calme : « A des moments de sa carrière il se peut que l’on ait besoin de ce type de soutien, ce n’est pas mon cas, donc il y aura moi et le terre battue ». Et lui et la terre battue c’est une défaite au second tour face à son compa­triote Stanislas Wawrinka. « Concernant coach or not coach, je comprends que Roger soit fatigué, on lui pose la ques­tion 1000 fois dans 1000 tour­nois, cela n’a pas vrai­ment de sens  » nous a confié Loic Courteau. Et on rejoint Loïc car il faut bien souli­gner que cette ques­tion n’est presque plus d’ac­tua­lité, que conti­nuer à y voir une solu­tion pour le mal dont souffre Roger est illu­soire. Le souci de Roger lui appar­tient, lui appar­tient tota­le­ment. De plus aujourd’hui Roger jouit encore d’une telle noto­riété qu’aucun élément exté­rieur ne peut lui faire changer d’avis. 

En effet, à chacune de ses appa­ri­tions, les médias remplissent la salle. A ce sujet, la confé­rence de presse donnée ce mardi était un vrai moment « fede­rien ». Et un moment fede­rien, c’est tout simple, on voous le décrypte en 5 petits points :

1) Un agent de l’ATP qui lorsque vous vous étendez trop sur la ques­tion « mariage » vous fait un grand signe pour vous dire d’ar­rêter de poser des ques­tions dérangeantes.

2) Un Roger qui avec un regard isole pour quelques semaines un jour­na­liste ayant attaqué sa majesté par une ques­tion un peu trop poussée et ce même si cette ques­tion est tennistique.

3) Une casquette vissée en perma­nence sur la tete avec deux lettres RF, où l’on peut lire ce que l’on veut, et surtout le Roi Federer. A ce titre il est inté­res­sant de voir que l’équi­pe­men­tier améri­cain Nilke a lancé la même opéra­tion avec Nadal mais sans lettre simple­ment avec un logo dont il faut cher­cher les origines en Espagne.

4) Un Roger qui une fois qu’il tourne les talons et qu’il a rempli son job balance un sévère « Next day » à un jour­na­liste lyon­nais qui croyait avoir le temps de lui présenter sa future Une de son magazine.

5) Une minute suisse comme celle où Roger nous explique avec un sourire aux lèvres qu’il aime son pays car une star comme lui peut se marier en toute simpl­ciité, sans qu’il n’y ait une fuite dans les médias ni un paparazzi…

Autant dire que pour celui qui était un petit McEnroe sur les courts dans sa jeunesse, tout cela ressemble à une castra­tion. Et ceux qui ont un peu d’ex­pe­rience, savent que cela ne dure qu’un temps, celui de la désillu­sion, celui où l’on se met telle­ment « minable » que l’on décide enfin de faire ressurgir sa vraie person­na­lité, son moi. Ce moi chez Federer, c’est un égo surdi­mens­sionné, un talent inéga­lable, et un vrai amour pour un sport qu’il vénère.

Donc ce moi va ressurgir car on est pas un grand cham­pion comme Federer sans être un homme. Plus Roger ira au fond, plus ce moment sera proche. Celui où il ne cassera pas une, mais deux, trois raquettes. Celui où il fera parler ses sens, son génie. 

Et là Federer sera à nouveau imbat­table. Cela pourra durer un Grand Chelem, peut être deux, voir trois, mais pas beau­coup plus. Ce sera une renais­sance, avant de tirer sa révé­rence, une petite révo­lu­tion, sa révolution.