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Couics et couacs monégasques

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Monte‐Carlo, c’est fini. Voici le moment du débrief. Et les six infor­ma­tions à retenir de cette semaine moné­gasque. Attention, cette sélec­tion ô combien discu­table n’en­gage que son auteur… Auteur qui, rappelons‐le, s’est clai­re­ment illustré par ses consi­dé­ra­tions divi­na­toires cette semaine. Un cador, en somme.

Milos en mode Frottman

Non, vous ne rêvez. Ce mec qui se trim­balle en marcel blanc et short à carreaux, lunettes de soleil sur le nez dans l’obs­cu­rité strom­bo­sco­pique d’une soirée visi­ble­ment arrosée… c’est Milos Raonic. Le Canadien a été désigné grand manitou du harlem shake de la player’s party, à Monte‐Carlo. Et autant vous dire que le garçon n’a pas fait les choses à moitié. On admi­rera son déhanché et le mouve­ment très suggestif d’un bassin inte­nable. Manifestement, la dame à gauche de l’écran semble être inti­midée par le physique de chip­pen­dale de Raonic. Pour infor­ma­tion, la défi­ni­tion du harlem shake, selon Wikipédia : « D’abord appa­raît une personne, souvent casquée ou masquée, danse seule au milieu d’un groupe qui se livre à ses occu­pa­tions habi­tuelles. Après un plan de coupe, l’en­semble des personnes, soudai­ne­ment dégui­sées de façon grotesque ou bien au contraire dénu­dées, dansent ou s’agitent fréné­ti­que­ment, souvent en utili­sant des objets ou du mobi­lier de façon détournée, parfois en mimant des actes sexuels. » Validé ? 

Matosevic, l’in­nom­mable outrage

Le déses­poir pousse parfois aux plus grands crimes… Marinko Matosevic l’a constaté, cette semaine, face à Rafael Nadal. L’Australien, sur un coup de folie, s’est posé en Frigide Barjot de la petite balle jaune : alors qu’il est en train de se faire écraser 6–1 5–2 par l’ami Rafa, au chan­ge­ment de côté, il s’ar­rête deux secondes près du banc du Majorquin et d’une petite piche­nette du pied fait tomber sa bouteille. Bouteille que Nadal avait soigneu­se­ment disposée précé­dem­ment, selon son rituel habi­tuel. Crime de lèse‐majesté face au Prince du Rocher. Sans consé­quences immé­diates, puisque ce dernier en rit sur le court, puis en confé­rence de presse. « Ca ne m’a rien fait. C’était drôle. Il pensait peut‐être que ça affec­te­rait ma concen­tra­tion. Mais c’est une routine pour moi. La seule chose que j’ai faite, du coup, c’est de remettre les bouteilles à la bonne place. » Un peu plus tard, c’est Tsonga qui a envi­sagé cette incroyable extré­mité : « Vous me dites que Matosevic l’a fait hier ? Je n’avais pas vu. En tout cas, je me suis toujours demandé ce que ça pour­rait faire à Rafa, si on lui renver­sait ses bouteilles. Juste un petit coup de pied, à un chan­ge­ment de côté, pour voir (Rires). Il a rigolé quand Matosevic lui a fait, mais c’était à 6–1 5–2. Je ne suis pas sûr qu’à 3–3 ou 4–3, ça le fasse autant marrer (Rires). » Coincidence ou pas, Rafael Nadal a bien été détrôné pour la première fois en huit ans à l’issue de cette outran­cière semaine. La faute à Marinko.

Gubis, parti­cule instable

Gulbis. Voici la déli­cate formule d’un chimique facteur X. Gulbis. Un élément incon­trô­lable, extrê­me­ment vola­tile et sans aucune constance… Un élément trans­gé­né­ra­tionnel. Le Gulbis Senior avait été condamné, derniè­re­ment, pour avoir jeté du café brûlant à la figure d’un serveur lors du dernier tournoi de Vienne. Le Gulbis Junior s’était illustré, déjà, à Monte‐Carlo, en 2011, termi­nant une discus­sion amusante avec l’ar­bitre en lui propo­sant de revoir un point tous les deux, en amou­reux, ainsi que de lui offrir un cadeau – un DVD ou autre… En 2013, on l’a d’abord vu discuter avec Pascal Maria. Ce dernier s’ex­cla­mant non sans aplomb : « Attends, attends, attends, Ernests, laisse‐moi finir et après tu m’in­sultes. » Et le Letton de conclure, non sans sourire : « Maintenant, nous sommes amis. » Avant d’en­chaîner les débor­de­ments contre Juan Monaco. A tel point qu’il se voit infliger un jeu de péna­lité, après avoir explosé sa raquette sur la chaise d’ar­bitre. Il est ainsi, Ernests… Barge. Mais avec, souvent, en toile de fond, un sourire amusé !

Jo, la ques­tion qui tue

« Bonjour, Jo. Rafael Nadal, pour toi, c’est quel­qu’un qui t’ins­pire ou est‐ce que c’est un épou­van­tail ? » Oui, c’est vrai, un corpo­ra­tisme forcené me souffle à l’oreille : « Pas de moque­ries entre confrères. » Mais, vous le savez, à WLT, nous sommes un peu à la marge… Cette petite histoire, rebap­tisée « l’Epouvantail et l’ins­pi­ra­tion », c’est l’ubuesque inter­ro­ga­tion d’une jour­na­liste à Jo‐Wilfried Tsonga en confé­rence de presse de pré‐tournoi. « Rafael Nadal, pour toi, c’est quel­qu’un qui t’ins­pire ou est‐ce que c’est un épou­van­tail ? » Jo la regarde, étonné. « Pardon, mais je ne comprends pas la ques­tion… » Et notre collègue de s’en­têter… « Ben, je veux dire… Rafael Nadal, c’est quel­qu’un qui t’ins­pire ou c’est un épou­van­tail ? » Mince alors… Tsonga se prête au jeu de la répé­ti­tion : « Je suis vrai­ment désolé, hein… Mais je ne comprends pas votre ques­tion… » Et Madame de s’en­têter, portée par l’énergie du déses­poir : « Non, mais, Jo, Rafael Nadal, pour toi, c’est quel­qu’un qui t’ins­pire ou est‐ce que c’est un épou­van­tail ? » Gros silence en salle de presse. Quelques rires discrets, quelques regards ahuris. Le numéro un fran­çais est à deux doigts de s’agacer, si, si. Avant que la bien­veillance d’une âme chari­table vienne au secours de l’in­té­ressée, de l’in­té­ressé et des inté­ressés, en simpli­fiant cette déli­cate inter­ro­ga­tion : « Non, mais ce qu’elle veut dire, Jo… Est‐ce que Rafa, c’est quel­qu’un qui t’ins­pire au quoti­dien, dans son compor­te­ment ? » Ouf ! On s’en est sorti ! La conf’ peut conti­nuer et les jour­na­listes se remettre au travail. C’est aussi ça, notre métier : une ques­tion absurde ou mal préparée, l’in­com­pré­hen­sion du joueur… et un grand moment de solitude.

Le panini de la discorde

Pas pour rien que le tournoi de Monte‐Carlo s’ap­pelle le Monte‐Carlo Rolex Masters. Tout y est très… Rolex. Même les sand­wiches ! Et oui, 8,50€ le panini jambon‐fromage… A ce prix‐là, votre panini vous donne l’heure, prend des photos, déter­mine les scores et les vain­queurs des matches, vous délivre des conseils de drague et sert de clef pour l’écar­late Ferrari garée devant le Country Club. Comment ça, non ? Ah, mais il faut bien payer le bout de pain, les ingré­dients et l’élec­tri­cité de la presse à sand­wich. Ainsi que le soleil, la mer et le cadre enchan­teur – c’est vrai. On va peut‐être penser à se recon­vertir dans le sand­wich. Un portail pour tous les passionnés de hot dog, ça marcherait ?

Pauline a besoin d’amour

La décep­tion de Rafael Nadal en finale a éclipsé le véri­table échec de la semaine… Un échec reten­tis­sant, passé inaperçu dans les médias, mais aux consé­quences morales beau­coup plus impor­tantes que la fin du règne de Rafa. Et oui, Pauline Dahlem, notre émérite envoyée spéciale sur la terre moén­gasque, a été déchue de son titre sur le Court des Princes. Vainqueur du tournoi de la presse en 2012, elle s’est inclinée en demi‐finale, cette année, déce­vant les espoirs de milliers de fans et l’en­semble de la commu­nauté des « Dahlemuriens ». Opposée à une jour­na­liste brési­lienne, absente l’année passée, Pauline s’est faite sortir 11 points à 9. Une révo­lu­tion et la fin d’une époque. Le déclin, tout simple­ment. A sa sortie du court, l’in­té­ressée, au fond du trou, la mine défaite et la voix chevro­tante, n’a lâché que ces quelques mots : « Ne m’en parle pas. Je suis deg’. » Alors, pour consoler Pauline et lui redonner la force de s’at­ta­quer au prochain Roland Garros avec courage et volonté, nous deman­dons aux plus tendres des WLTers, ceux qui débordent d’amour – Bretzel, par là ? -, de poster un message de sympa­thie et de soutien à l’in­ten­tion de la plus Dahlem des Pau‐Pau.