Chaque jour de cette semaine de Noël, l’un des membres de la rédaction vous présentera ses coups de coeur et coups de gueule de l’année. Des sujets choisis et présentés avec forcément pas mal de subjectivité et qui susciteront peut‐être le débat parmi vous. Tant mieux, c’est fait pour ça !
Coup de gueule n°1 : Bernard Tomic, un an de perdu ?
Il y a presque un an de cela, Bernard Tomic lançait sa saison 2012 de la meilleure des manières à Melbourne. Vainqueur homérique de Fernando Verdasco au premier tour, le héros local s’était même hissé jusqu’en huitièmes de finale, seulement battu par Roger Federer. Ce très beau parcours venait confirmer l’excellent résultat de l’Australien à Wimbledon acquis 6 mois plus tôt (victoire sur Robin Soderling au 4e tour, première apparition en quarts de finale d’un Grand Chelem).
Les medias australiens s’emballaient, le joueur également… Avec un talent pareil, on allait voir ce qu’on allait voir. Et puis ? Plus rien. Onze mois plus tard, Tomic termine sa saison à la 52e place, bien loin de son meilleur classement (27e en 2011). Une année médiocre, marquée par un ratio victoires/défaites négatif (26÷27) et par de trop nombreuses polémiques liées notamment au tempérament plutôt caractériel du garçon.
Poursuivi par la justice de son pays pour des affaires d’excès de vitesse, le jeune homme s’est fait remarquer en tentant de se chercher des excuses , accusant la police de s’acharner contre lui. Une tactique peu glorieuse, vous en conviendrez…
Mais ce n’est pas tout ! A deux reprises cette saison, Bernard Tomic a déclaré à la presse après une défaite « ne s’être pas donné à 100% sur le terrain ». Un aveu qui n’a forcément pas beaucoup plu aux responsables du tennis australien. C’est ainsi que Tomic s’est récemment vu notifier son exclusion de l’équipe nationale pour le 1er tour de Coupe Davis de la campagne 2013. Plutôt que de faire profil bas après une telle sanction, Tomic fait une sortie remarquée dans les médias locaux, s’auto‐proclamant, avec plein d’humilité, comme « le futur meilleur joueur de tous les temps ».
Force est de constater qu’il reste encore pas mal de travail, tant sur le plan du comportement que du tennis, pour atteindre cet « objectif ». Apprendre le respect, l’humilité et surtout exploiter enfin ce formidable potentiel. Car Tomic a du talent, et à revendre même. Mais au jour d’aujourd’hui, son jeu semble encore bien trop brouillon pour lui permettre de se rapprocher du Top 20. Une situation qui commence forcément à exaspérer les amateurs de tennis australiens. Un peuple féru de tennis qui croyait forcément beaucoup en ce jeune joueur qu’on disait très prometteur.
Sam Stosur, véritable star locale, tempère : « Il traverse simplement une période difficile. Je pense que Tomic se développera beaucoup dans les prochaines années. Mais vous savez, quand vous êtes adolescent et que soudain tout arrive très vite, la gloire et l’argent, il faut de la maturité pour gérer cette situation. Quand vous vieillissez, vous vous rendez compte ce qui est important, des valeurs et de ce que cela signifie pour vous. Peut‐être que c’est pour cela que certains de ces jeunes joueurs se perdent un peu. Je pense que quand il aura réalisé ce qu’il peut et ne peut pas faire, ça ira mieux pour lui. » Souhaitons‐lui de prendre conscience de ces choses‐là rapidement. Histoire de ne pas perdre, en 2013, un an supplémentaire.
La rétro WLT est organisée en partenariat avec « Roger, mon amour », le livre tennis événement sur Roger Federer.
Publié le dimanche 23 décembre 2012 à 10:16