AccueilLe blog de la rédac'Monte-Carlo, le tennis, la classe, et la sympathie de Stan

Monte‐Carlo, le tennis, la classe, et la sympa­thie de Stan

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Chaque année, c’est la même rengaine, ou la même joie, place à la saison sur terre battue, et place à la prin­ci­pauté. Ce dimanche c’était donc le média day avec ses joies, ses peurs, et ses moments de vide. Reportage.

Des tables rondes, des jour­na­listes, des petits fours et votre servi­teur. La direc­tion du tournoi fait toujours bien les choses ici, et c’est un vrai plaisir de pouvoir tran­quille­ment au calme pouvoir poser une ques­tion, voir deux, aux plus grands cham­pions de la planète. Je dis deux, car il arrive parfois, que le « micro » soit mobi­lisé par les ténors du barreau, en un mot, notre quoti­dien sportif préféré. Mais ne soyons pas mauvaise langue car au fil du temps, nous avons su creuser notre sillon et il existe une certaine forme d’en­tente cordiale. 

Ceci dit, place à Jo‐Wilfried Tsonga, plutôt tendu, pas forcé­ment drôle, et dont l’in­ter­view du jour dans l’Equipe était un peu venu nous couper de l’herbe sous le pied. Personne n’est content de sa saison, de son jeu, et aussi, malgré tout, de son atti­tude. Du coup, tout le monde se tend, et Jo s’emmêle les pinceaux, oublie de sourire et répond à côté. « Pourquoi as‐tu changé de raquette ? »: «Pour ne pas m’éloi­gner de mon jeu » explique en quelques mots laco­ni­que­ment le demi‐finaliste malheu­reux de Roland Garros 2013. Justement à quelques mètres de lui, David Ferrer est presque seul, répon­dant péni­ble­ment à un jour­na­liste. C’est mieux qu’il y a un an, c’est déjà ça. Mais visi­ble­ment l’Espagnol s’en moque, il a la banane. 

Ce qui ne sera pas le cas du géant cana­dien Milos Raonic dont le baptême du feu du média day se résu­mera par le néant : pas une ques­tion, pas une photo, un sitting de trois minutes et un départ rapide pour éviter certains regards. Pendant ce temps, Djokovic fait le spec­tacle. En profes­sionnel, il finit son inter­ven­tion dans la langue de Molière, devant mes collègues forcé­ment hilares. 

Pour progresser, il faut savoir pousser ses limites, s’en­trainer avec Rafa c’est la garantie d’aller au bout de soi‐même

Puis, Stanislas Wawrinka arrive. Cool, tran­quille et visi­ble­ment happy, le Suisse déroule : sa nouvelle vie, son amour du travail bien fait, ses ambi­tions, son ami Roger Federer, Roland Garros, et sa passion pour le jeu, son envie de progresser toujours et encore. Alors qu’on lui deman­dait s’il était logique de s’en­traîner avec une telle violence pendant deux heures ce matin face à Rafael Nadal, le Suisse a eu cette réponse plutôt claire : « Pour progresser, il faut savoir pousser ses limites, s’en­trainer avec Rafa c’est la garantie d’aller au bout de soi‐même, c’est pour cela que je me donne à fond. Avec lui, je sais que je progresse, et vous savez jouer deux heures comme cela, c’est un peu notre job ».

Un job que celui qui a gagné l’Open d’Australie 2014 consi­dère comme un long chemin où il faut savoir garder une ligne : « Travailler, viser le long terme, ne pas s’ef­fon­drer après une défaite, et toujours avoir l’envie de bien faire ». Il y a des joueurs qui changent d’at­ti­tude quand ils sont enfin sous les feux de la rampe. Stanislas Wawrinka c’est presque tout le contraire, et au final, ce discours plutôt simple, devient rafraî­chis­sant alors même que d’autres, dont on ne citera pas le nom s’ima­ginent que la clé de la réus­site est une recette miracle. Merci Stan, et à bientôt !

De votre envoyé spécial à Monte Carlo

La raquette de Stanislas Wawrinka, dispo­nible ici !